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"On disparait volontairement parce qu'il y a souvent un problème familial"

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L'association "Assistance et recherche de personnes disparues" faisait le point ce samedi sur ses enquêtes en cours en Charente-Maritime. Elle accompagne les familles, et tente de trouver de nouveaux éléments pour faire avancer les enquêtes en collaboration avec les forces de l'ordre.

Ghislaine Debeve, la présidente de région et Joël Bathelllier, le président en Charente-Maritime de l'ARPD ont fait le point ce samedi sur les dossiers en cours Ghislaine Debeve, la présidente de région et Joël Bathelllier, le président en Charente-Maritime de l'ARPD ont fait le point ce samedi sur les dossiers en cours
Ghislaine Debeve, la présidente de région et Joël Bathelllier, le président en Charente-Maritime de l'ARPD ont fait le point ce samedi sur les dossiers en cours © Radio France - Marie-Laurence Dalle

Tout pétille chez Ghislaine Debeve, le regard malicieux, le sourire franc, l'énergie communicative. Cette dame d'un certain âge, aux cheveux roux qui ne passe pas inaperçue a pourtant disparu volontairement dans sa jeunesse, pendant trois ans. "On disparait volontairement parce qu'il y a souvent un problème familial que l'on n'arrive pas résoudre" dit-elle. Elle est partie d'un coup, "d'une minute à l'autre", sans rien emporter. C'était en 1969, elle avait 21 ans. Elle dit qu'elle est revenue volontairement "parce qu'il fallait bien construire sa vie".

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Aujourd'hui Ghislaine met son "expérience" au service de l'association ARPD, "Assistance et Recherches de Personnes Disparues", une association nationale crée en 2003 dont elle est présidente pour la Nouvelle Aquitaine. "Quand j'ai un dossier de disparu volontaire, je me mets dans sa tête et j'arrive comme ça à pouvoir remonter son parcours" explique-t-elle. L**'association qui possède une antenne en Charente-Maritime intervient sur toutes les disparitions, volontaires ou non à la demande des familles**. Elle les accompagne, et cherche à trouver de nouveaux éléments pour faire avancer l'enquête, toujours en collaboration avec les forces de l'ordre, police et gendarmerie. La moitié des enquêteurs bénévoles de l'ARPD sont des gendarmes ou des policiers à la retraite.

Quatre dossiers de disparitions en Charente-Maritime

L'ARPD suit quatre dossiers en Charente-Maritime. Son président Joël Bathelier n'en dira rien, pour respecter le secret de l'enquête, et le mandat donné par les familles. Il lâche tout de même qu'un des quatre dossiers est "vieux de plus de 10 ans" et un autre, est en train de se refermer, la personne ayant été retrouvée malheureusement décédée en juillet, mais l'association accompagne toujours la famille. De la même manière, elle était aux côtés du père et de la belle-mère de Leslie Hoorelbeke, la jeune femme originaire d'Aigrefeuille d'Aunis portée disparue en novembre 2023 et retrouvée morte avec son petit ami Kevin Trompat quatre mois plus tard.

En Charente-Maritime, ils sont douze enquêteurs bénévoles qui ne travaillent jamais seuls, toujours en équipe. "C'est le croisement des regards, des expériences de chaque enquêteur de l'ARPD qui va faire qu'on va avancer petit à petit sur une enquête" révèle Amélie*, bénévole à La Rochelle. Ce qui la motive, c'est avant tout c'est l'aspect humain d'un dossier "avec le temps, la famille devient victime, victime de la non écoute d'éléments non pris en compte, c'est sa perception. Notre travail ramène de l'humain dans quelque chose de compliqué". La jeune femme insiste : "l'idée n'est pas de se dire qu'on va résoudre une enquête, on va surtout accompagner une famille. Quand on devient enquêteur de l'ARPD, il n'y a pas de challenge personnel".

Plus de 70 000 personnes disparaissent en France tous les ans, certaines volontairement, 75% sont des mineurs. L'an dernier plus de 55 000 disparitions inquiétantes (mineurs, personnes sous tutelle, ou lorsqu'il y a un élément inquiétant) ont été comptabilisées.

* le prénom de la jeune femme a été modifié à sa demande.

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