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"On a besoin de savoir s'il a été enterré sous X ou pas "

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Les proches de Mohamed Arir n'ont plus aucune nouvelle de lui depuis août 2015. Une de ses filles a écrit une lettre au parquet de Montpellier en janvier dernier. En attendant une réponse, elle est rongée par toutes les questions qu'elle se pose.

Mohamed Arir disparu en aout 2015 Mohamed Arir disparu en aout 2015
Mohamed Arir disparu en aout 2015 - Famille

Mohamed Arir, 68 ans, avait ses habitudes secteur Plan cabanes-Figuerolles, à Montpellier. Il fréquentait la mosquée du quartier, les petits commerçants et il ne passait pas deux jours sans aller rendre visite à sa fille Samia. "On était très très très fusionnels, très très proches. Il aimait mes enfants, il allait les chercher à l'école, donc pour nous, c'est impossible qu'il soit parti comme ça, sans donner de nouvelles".

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Sa disparition remonte à août 2015. Et c'est justement parce que Samia Arir ne voit pas son père trois jours de suite qu'elle s'inquiète, d'autant qu'il a un traitement pour le cœur et des pertes de mémoire. Certificat médical en poche, elle va voir la police qui enregistre sa déposition. Et puis, plus rien.

Des mois de recherches infructueuses

Ses proches prennent alors les choses en main et se lancent à sa recherche, notamment à Marseille où habite sa sœur et chez qui il allait régulièrement. Selon l'épicier près de chez lui, qui serait le dernier à lui avoir parlé, Mohamed Arir lui a confié qu'il comptait justement se rendre dans la cité phocéenne.

Les proches vont sur place, font le tour des hôpitaux, créent une page Facebook, placardent des affiches. Par acquit de conscience, Samia Arir ira même en Algérie alors que son père est parti sans son passeport. Les recherches durent plusieurs mois, mais ne donnent rien, elles deviennent moins actives. "On n'a pas baissé les bras, mais c'était dur parce qu'on n'avait pas de soutien alors on a fait avec nos moyens" confesse Samia Arir.

Le sentiment de ne pas être soutenue

Elle a le sentiment d'être abandonnée, notamment quand, dans les journaux, elle lit qu'une personne disparue a finalement été retrouvée. "Quelque part, ça nous fait mal parce qu'on se demande pourquoi eux, ils sont aidés et pas nous ?" L'inconnu et le doute taraudent les membres de la famille de Mohamed Arir. "C'est très lourd à porter de ne pas savoir. On se pose des questions, on ne sait pas si quelqu'un a pris soin de lui, s'il était dans la nature... Il y a des nuits où on ne dort pas, c'est très très dur".

Des nuits sans sommeil

Plusieurs années sont donc maintenant passées et toujours aucune nouvelle du père. "C'est dans l'oubli en fait. Mais on veut savoir ce qu'il s'est passé. Quand on sait que la personne est enterrée, ça fait mal, mais c'est comme ça, c'est le cycle de la vie. Si on a des réponses, au moins, on pourra avancer, faire notre deuil".

Enterré sous X ?

Inévitablement, Samia Arir imagine le pire : "On est obligé de l'envisager surtout près de neuf ans après. On a besoin de savoir s'il a été enterré sous X ou pas". Elle a écrit une lettre au parquet de Montpellier au mois de janvier pour relancer les investigations. Elle souhaiterait par exemple qu'on lui prélève de l'ADN pour comparer avec les personnes enterrées sous X ces dernières années dans la région.

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