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Moselle : deux anciens surveillants mis en examen pour viols sur deux collégiennes

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Une adolescente et sa mère ont porté plainte, il y a deux ans, pour viols et agressions sexuelles. La jeune fille et une de ses amies accusent deux assistants d'éducation qui les auraient agressées. L'avocat de la plaignante veut également faire reconnaître les manquements de l'Education nationale.

Une seule des deux adolescentes a porté plainte, fin 2021. Une seule des deux adolescentes a porté plainte, fin 2021.
Une seule des deux adolescentes a porté plainte, fin 2021. © Radio France - Marc Bertrand

Deux anciens surveillants de collège mosellans sont mis en examen depuis fin octobre, pour viols et agressions sexuelles sur au moins deux collégiennes. Les faits, révélés par le journal Le Parisien / Aujourd'hui en France, remontent au printemps 2021 : les jeunes filles, 14 ans à l'époque, étaient alors en 4ème au collège Jules-Ferry de Woippy. L'un des mis en cause était leur surveillant, l'autre était alors employé dans un autre établissement scolaire messin.

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Rapports forcément non consentis

Ces deux hommes, âgés de 33 et 22 ans au moment des faits, sont soupçonnés d'avoir séduit les adolescentes, et d'avoir abusé de leur position d'adulte pour obtenir des rapports sexuels. Les viols avaient lieu au domicile du surveillant du collège de Woippy, l'autre venait les rejoindre. Les jeunes filles n'étaient pas en mesure de donner leur consentement : "La loi prévoit que lorsqu'on est un adulte âgé de plus de cinq ans qu'un mineur de moins de quinze ans, les rapports sexuels seront forcément considérés comme abusifs, donc comme des viols", explique Me Xavier Iochum, l'avocat de l'une des adolescentes.

A la rentrée suivante, en septembre 2021, la situation devient intenable pour cette jeune fille, qui finit par changer de collège. Elle souffre depuis de stress post-traumatique, et bénéficie d'un suivi psychologique et médical.

Manquements de l'Education nationale ?

Le rectorat de l'académie de Nancy-Metz, lui, estime qu'il n'avait pas à porter plainte : le principal du collège de Woippy ayant signalé les faits au procureur, conformément à l'article 40 du code de procédure pénale, qui enjoint tout fonctionnaire à dénoncer un crime ou un délit dont il a connaissance, à la justice. L'Education nationale a, par ailleurs, mis fin aux collaborations des deux assistants d'éducation.

Mais c'est insuffisant pour Me Iochum et Me Aurore Mikolian, les conseils de la jeune fille, qui dénoncent le mépris des institutions pour la parole de leur cliente, alors que nombre de scandales d'ordre sexuel font la une : "Bizarrement, dans un contexte où des intellectuels défendent la parole des victimes sur la place publique, ici en province, la parole d'une une jeune fille de Woippy n'est pas considérée, ni par l'institution scolaire, ni par la police quand elle vient porter plainte. C'est malheureux qu'en 2024, on doive encore faire face à cette inertie".

La jeune fille, elle, espère que si d'autres collégiennes ont subi de tels agissements, elles auront le courage de les dénoncer. L'instruction judiciaire, elle, est toujours en cours, et risque de durer encore des mois avant un possible procès.

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