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Militaires jugés à Bordeaux pour désertion : "On recevait des coups de matraques télescopiques dans le ventre"

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Trois militaires jugés pour désertion ce vendredi à Bordeaux accusaient l'armée de violences. L'un a été relaxé nous apprend l'AFP, les deux autres condamnés à deux mois d'emprisonnement avec sursis.

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Image d'illustration © Maxppp - Emma BUONCRISTIANI

Deux anciens militaires ont été condamnés ce vendredi à Bordeaux pour désertion à deux mois d'emprisonnement avec sursis. Un troisième a été relaxé. Ils dénonçaient, tous les trois, le recours régulier à la "violence gratuite" et à l'humiliation au sein de leur régiment. Les prévenus, âgés d'une vingtaine d'années et engagés au sein du 1er régiment de hussards parachutistes de Tarbes, avaient rompu unilatéralement leur engagement avant la fin des cinq ans prévus dans leur contrat. Ils étaient donc poursuivis pour "désertion à l'intérieur en temps de paix", ils encouraient trois ans de prison.

À la barre, selon l'AFP, ils ont affirmé avoir reçu régulièrement des coups et subi des humiliations "gratuites" de la part de leurs supérieurs. "On recevait des coups de matraques télescopiques dans le ventre... Au début, je me disais que c'était pour nous endurcir, mais à force, j'ai vu que ça leur faisait plaisir, ils se marraient", a témoigné l'un d'eux, il a également dénoncé "une croix gammée", taillée sur sa nuque "pour faire rire" tandis qu'on lui rasait les cheveux, et "la consommation excessive d'alcool et de drogues", y compris "au volant en mission", qui l'a "dégoûté" de ses deux années passées dans l'armée.

"Accepter des comportements racistes, sexistes et antisémites ?"

"Est-ce qu'il devait continuer à accepter ces comportements racistes, sexistes, antisémites, ces méthodes parfaitement archaïques ?", a lancé son avocat, Me Thibault Laforcade. L'autre ex-soldat condamné a dit avoir eu le sentiment d'être "une tête de Turc". "On nous mettait nu dans les couloirs, ils nous claquaient les fesses avant d'aller dormir. On nous a forcés à boire de l'huile. Tout ça sans raison", a raconté, en pleurs, le troisième, resté huit mois dans son régiment qu'il avait rejoint à 19 ans. Lui a été relaxé pour avoir demandé, au début de son engagement, à quitter l'armée avec une promesse d'embauche, courrier resté sans réponse.

La procureure Lydie Reiss, qui avait requis deux mois avec sursis pour les trois prévenus, a relevé "des éléments d'une gravité certaine mais peu étayés", si ce n'est "par deux ou trois photos" de bleus, sans visage identifiable. Les ex-soldats ont expliqué l'absence de signalements ou de consultations médicales par "la peur de représailles". Aucun représentant de l'armée n'assistait à l'audience.

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