Au moins trois morts et huit blessés dans trois fusillades à Marseille

Nuit tragique à Marseille. Au moins trois personnes dont un mineur sont mortes et une autre se trouve en urgence absolue après trois fusillades dans la nuit de dimanche à lundi. Ces fusillades ont eu lieu dans plusieurs quartiers différents et ont eu lieu sur fond de trafic de stupéfiants. Trois enquêtes distinctes ont été ouvertes ce lundi pour "assassinats en bande organisée", "tentatives d'assassinats en bande organisée" et "association de malfaiteurs".

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Les premières fusillades ont eu lieu à 23h30, cité du Castellas (15e arrondissement), puis avenue de la Padouane, dans le même arrondissement. Elles ont fait deux morts cité du Castellas, deux hommes âgés de 21 et 23 ans. Six autres personnes ont été blessées dont un homme avec un pronostic vital engagé, selon la préfecture de police. Le parquet de Marseille précise dans un communiqué qu'une cinquantaine de douilles ont été découvertes sur place. Un véhicule a été retrouvé incendié un peu plus tard chemin du cap Janet.

Une autre fusillade s'est produite vers 1h du matin rue Vincent-Leblanc, dans le secteur de la Joliette-République (2e arrondissement) et a fait un mort, un jeune homme de 16 ans, et deux blessés de 14 ans et 16 ans dont un en urgence absolue.

Déjà le week-end dernier, une fusillade avait éclaté vers 22h30 samedi soir cité Félix Pyat (3e arrondissement) : quatre hommes âgés d'une vingtaine d'années ont été blessés par des tirs alors qu'ils se trouvaient devant un magasin d'alimentation. Plusieurs douilles de calibre 9mm ont été retrouvées sur place. Aucun pronostic vital n'est engagé.

Les auteurs de ces fusillades sont en fuite. La police judiciaire est saisie et le parquet précise ce lundi matin que "pour l'heure, aucun lien n'est établi entre ces trois fusillades".

"C'est du quasiment jamais vu. Depuis 25 ans que je suis à Marseille, je n'ai jamais vu une telle guérilla. On est extrêmement inquiets", se désole sur France Bleu Provence Rudy Manna, secrétaire départemental 13 du syndicat de police Alliance. "On ramasse des cadavres de plus en plus souvent et de plus en plus jeunes. Ces gamins ont toute la vie devant eux et se retrouvent transpercés par des munitions de guerre par des individus avides de pouvoir et d'argent et tout ça pour du trafic de stupéfiant."

"Il faut réconcilier le social et la sécurité" - Amine Kessaci, président de l’association Conscience

Selon Amine Kessaci, président de l’association "Conscience", une association de jeunes Marseillais des quartiers nord qui a perdu son frère dans un règlement de compte, "rien n'est fait pour réellement changer les choses", déclare t-il sur France Bleu Provence. "La répression policière seule ne sert a rien. Pourquoi les jeunes tombent dans les réseaux ? Il faut permettre aux jeunes de sortir de ces quartiers. Et pour cela, je pense qu'il faut réconcilier le social et la sécurité."

Benoît Payan réagit sur son compte twitter ce lundi matin : "Le trafic international de drogue a encore tué et continue de faire de trop nombreuses victime (...) Je demande à l’Etat de continuer et d’amplifier ses efforts contre le narcotrafic international à Marseille", écrit le maire de Marseille.

"C'est un drame absolu", déclare de son côté Yannick Ohanessian, adjoint au maire de Marseille en charge de la Sécurité et de la Tranquillité publique. "Il est inacceptable d'avoir autant d'armes qui circulent dans la ville. C'est encore des balles de trop, des armes en trop",  déplore l'adjoint.

Treize personnes tuées par balle depuis le début de l'année à Marseille

Avec ces trois derniers morts, 13 personnes ont été tuées par balles depuis le début de l'année a Marseille, la plupart sur fond de trafic de drogue.

L'année 2022 a été particulièrement meurtrière dans les Bouches-du-Rhône, avec 32 victimes d'homicides en bande organisée, dont 28 à Marseille, selon les chiffres du parquet. Un chiffre qui avait dépassé le record de 2016 où le parquet avait comptabilisé 31 victimes de ce type de faits.