[VIDEO] Manifestation pour les prisonniers basques dimanche sur la plage d'Hendaye
14 rassemblements dimanche pour les prisonniers basques. 13 du côté basque espagnol et une manifestation sur la grande plage d'Hendaye.
Plusieurs rassemblements hier pour les prisonniers basques, 13 du côté basque espagnol et une manifestation sur la grande plage d'Hendaye. 150 personnes ont ainsi défilé sur la plage derrières des banderoles et avec des drapeaux basques sous le regard médusé des vacanciers.
Le prix payé par les familles de prisonniers
Une opération une nouvelle fois lancée par l'association des familles de prisonniers Etxerat (en français : à la maison !). Comme les 4 août précédents, l'association tient à rappeler le prix payé par les familles pour visiter les prisonniers dans le sud de l'Espagne ou le nord de la France. En 30 ans, 344 accidents sont survenus. 16 personnes sont mortes et 937 proches de prisonniers ont été blessés. Depuis le début de l'année 2019, on dénombre déjà six accidents qui ont affecté 13 personnes dont un enfant de 23 mois.
Etxerat réclame donc la fin de l'éloignement systématique des prisonniers, que ce soit en Espagne ou en France. L'association réclame aussi l'accès à la libération conditionnelle pour les etarras (membres d'ETA) emprisonnés.
Des changements, mais ce n'est pas suffisant selon Etxerat
Etxerat reconnait que depuis l'arrêt des attentats en 2011 et le lancement d'un processus de paix il y a eu des changements. Dans un texte lu à la fin du rassemblement d'Hendaye "Grâce au travail commun du Gouvernement français et des Artisans de la paix, une partie des prisonniers basques a été rapprochée dans les prisons de Lannemezan et de Mont de Marsan, réduisant la charge des familles, et plus important encore, impliquant une reconnaissance de l'injustice et de la gravité des conséquences de la politique d’éloignement."
Néanmoins, Etxerat estime que c'est insuffisant. "Une bonne part (des prisonniers) reste éloignée, nous ne savons pas jusqu'à quand, de même que la quasi-totalité des prisonniers basques de l’État espagnol, malgré des déclarations contraires faites par le Gouvernement Sanchez à son arrivée au pouvoir". Ecoutez (ci-dessous) le témoignage de Patricia Velez, originaire d'Hernani et membre du bureau national d'Etxerat :
Traduction de Patricia Velez :
"Cela fait déjà 30 ans qu'on a commencé à appliquer de manière systématique la dispersion (des prisonniers). Jamais cette politique n'a eu de sens et de justification mais en ce moment cela nous semble encore plus incompréhensible. Que l'on maintienne encore cette politique alors que Pedro Sanchez (le premier ministre) a dit d'en finir avec ça. Mais il n'y a eu pour le moment que cinq mouvements de rapprochement à quelques kilomètres d'Euskal Herria. Et dans le cas de l'état Français, oui, il y a eu des rapprochements mais dans le même temps ils maintiennent la condamnation perpétuelle et on maintient aussi les même conditions aux prisonniers gravement malades. Ca nous parait incompréhensible !
Et tout cela avec des risques pour les familles ?
Evidemment, on a déjà 16 morts en 30 ans sur les routes des prisons. Plus de 900 accidents ! Et tous ces accidents qui ont affecté près de mille personnes avec de graves conséquences ! Tout ça, c'est comme la roulette russe ! Chaque fin de semaine, nous parcourons des milliers de kilomètres et tous les ans les statistiques tombent... Ce sont 9 à 10 accident chaque année... C'est préoccupant et nous voulons dénoncer ça!"
L'épineuse question des prisonniers malades
Etxerat ajoute à ses critiques la question douloureuse des prisonniers malades. "Une situation d'urgence absolue" insiste l'association des familles de prisonniers. 20 prisonniers du collectif Etxerat se trouvent dans cette situation sans solution. A titre d'exemple, Lorentxa Beyrie détenue à Roanne et prisonnière depuis 18 ans ou encore Txistor Haranburu détenu à Lannemezan et prisonnier depuis 29 ans. Pour Etxerat ces deux personnes "remplissent toutes les conditions juridiques pour accéder à des liberations".
Des situations d'urgence mais sans solution
Face à ces cas les témoignages de familiers recueillis hier lors de la manifestation d'Hendaye prennent une tournure dramatique. Kattin Haranburu la mère des filles de Txistor avoue clairement qu'elle "en a marre". (Ecoutez son témoignage ci-dessous)
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