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Le prêtre accusé d'agressions sexuelles au Canada s'est terré pendant 22 ans à Goult

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Le prêtre Joannes Rivoire est accusé d'avoir agressé sexuellement des enfants inuit dans les années 1960 dans le Grand Nord canadien. Sa congrégation prépare son exclusion et s'interroge sur le silence qui entoure son séjour au sanctuaire Notre-Dame-de-Lumière à Goult (Vaucluse).

Des victimes des agressions sexuelles dans le grand nord Canadien demandent que le prêtre Johannes Rivoire réponde à la justice. Il avait trouvé refuge à Goult (Vaucluse) Des victimes des agressions sexuelles dans le grand nord Canadien demandent que le prêtre Johannes Rivoire réponde à la justice. Il avait trouvé refuge à Goult (Vaucluse)
Des victimes des agressions sexuelles dans le grand nord Canadien demandent que le prêtre Johannes Rivoire réponde à la justice. Il avait trouvé refuge à Goult (Vaucluse) © AFP - JEFF PACHOUD

Le prêtre qui avait trouvé refuge à Goult pendant près de 22 ans va être exclu de son ordre religieux. Joannes Rivoire est soupçonné d'avoir agressé sexuellement des jeunes Inuits dans le Grand Nord du Canada dans les années 60. Il avait été hébergé au sanctuaire Notre-Dame-de-Lumière à Goult pendant près de 22 ans. L'homme âgé de 92 ans aujourd'hui a rencontré mercredi à Lyon une délégation inuit : il a nié toutes les accusations et refuse de se rendre au Canada. Sa congrégation enclenche une procédure d'exclusion et lance une enquête interne sur les raisons du silence.  

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Avis de recherche canadien depuis 1998

L'avis de recherche de la gendarmerie royale des territoires du nord ouest est clair : les enquêteurs traquent Joannes Rivoire domicilié à Goult. Le nom de la commune de Vaucluse est tapé à la machine sur le document canadien qui recherche l'auteur de deux viols sur mineurs.

Le religieux n'a rien dit lorsqu'il est arrivé au sanctuaire Notre-Dame-de-Lumière à Goult en 1993. Aucune alerte dans les archives du diocèse, les oblats de Marie Immaculée, n'en ont pas trace non plus. 

Le frère Bertrand Evelin est le porte-parole de la congrégation des oblats de Marie Immaculée. Il a interrogé les religieux qui ont côtoyé le père Joannes Rivoire à Goult : "Il n'avait pas de responsabilités pastorales. Il donnait un coup de main dans l'église des oblats à Goult. Ses seules activités pastorales étaient de célébrer des mariages ou des enterrements et il confessait lors des pèlerinages"

La congrégation estime impossible d'affirmer qu'il se cachait à Goult pendant 22 ans

Le père Joannes Rivoire se cachait-il à Goult, sachant qu'il était recherché ? "On est incapable de répondre à cette question. Du coté de la congrégation, c'était le sentiment d'un gars qui avait vécu de nombreuses années dans le Grand Nord canadien et qui légitimement rentrait dans une logique de retraite".

Le supérieur des oblats de Marie Immaculée à Goult explique que jusqu'en 2012, l'homme recherché par les enquêteurs canadien "était l'économe du sanctuaire". Le frère Bertrand Evelin ajoute : "Le supérieur m'a dit qu'il avait appris l'affaire après-coup à son grand étonnement. En 2012, Joannes Rivoire ne faisait plus de pastorale. Il était uniquement sur l'économat et les courses du sanctuaire. Il était aussi en lien avec un groupe de chasseurs avec qui il passait les week-ends".

Exclure le père Rivoire et enquêter sur le silence

Le silence autour du père Joannes Rivoire pose question à Goult, mais aussi dans la congrégation jusqu'au Canada. Le frère Bertrand Evelin évoque "un silence qui nous parait étonnant, pour ne pas dire plus. Pour l'instant, on ne trouve rien, pas l'ombre d'un papier. Le responsable des oblats veut mettre en place une commission d'enquête pour faire la lumière sur ce silence. Il faudra un vrai travail d'éclaircissement pour que de tels dysfonctionnement n'aient plus lieu."

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