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La famille du Mosellan Ismaël Abdelkader veut rouvrir l’enquête sur sa mort grâce à un nouveau témoignage

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La mort d’Ismaël Abdelkader, un Mosellan originaire de Morhange, disparu en 2006 à l'âge de 25 ans, n'a jamais été élucidée. Son corps avait été retrouvé en 2012 enterré dans un jardin de Pfetterhouse, en Alsace, mais l'enquête n'avait pas permis d'établir d'éventuelles culpabilités.

Ismaël avait 25 ans quand il a disparu Ismaël avait 25 ans quand il a disparu
Ismaël avait 25 ans quand il a disparu - Myriam Abdelkader

La mort d'Ismaël Abdelkader n'a jamais été élucidée depuis la découverte de son corps enterré dans le jardin d'un ancien gendarme en retraite à Pfetterhouse, village situé au sud de Mulhouse en Alsace, six ans après la disparition du jeune Mosellan. Le témoignage d'un tiers entendu dans une autre affaire avait permis de désigner le petit-fils du gendarme comme l'auteur de l'enfouissement du corps. 

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Prescription des faits 

Ce dernier, entendu par les enquêteurs en 2012, avait livré une version qualifiée d'" invraisemblable " pour l'avocat de la famille, Me Thomas Hellenbrand . Selon ce petit-fils, aujourd'hui décédé, Ismaël aurait été victime d'une overdose au cours d'une soirée en Alsace. Ne sachant comment réagir, il aurait paniqué et décidé de cacher son corps, avec l'aide d'un complice.

La justice avait alors établi la prescription des faits pour le motif de "recel de cadavre", après avoir entendu les deux individus. L'enquête a été définitivement fermée en 2015, après confirmation du premier non-lieu rendu en 2014.

Nous sommes convaincus qu'il y a des gens qui savent des choses et qui n'ont jamais été interrogés - Thomas Hellenbrand, avocat

Un nouveau témoignage

Depuis la disparition d’Ismaël, à l'âge de 25 ans, sa famille refuse de croire à cette version. Sa sœur, Myriam Abdelkader, continue de se battre, 15 ans après les faits, pour établir la vérité sur sa mort. Un nouveau témoignage lui a été récemment confié, qui pourrait permettre de rouvrir l'enquête.  

C'est l'ambition de Me Thomas Hellenbrand, avocat de la famille, qui a repris le dossier, et juge cette affaire parfaitement "scandaleuse". Pour lui, la version donnée par les témoins est " tellement grotesque et inimaginable, qu'on pourrait s'attendre à une enquête sérieuse de la part des enquêteurs , qui consiste à faire autre chose que d'entendre leur déposition et de mettre un tampon " lu et approuvé ". C'est pourtant ce qui s'est passé dans cette affaire. " 

Un possible signe d'étranglement 

Lors de la découverte de son corps, le squelette d’Ismaël était quasi complet, à l'exception d'un "détail troublant" selon Me Hellenbrand : " il manquait un petit os à la base du cou, qui peut indiquer un étranglement." Pour le pénaliste, il reste encore de nombreuses zones d'ombre à éclaircir quant au déroulé des faits : " la qualification qui peut être retenue dans ce type de dossier c'est coups et blessures volontaires ayant entraîne la mort sans intention de la donner, ou homicide volontaire, voire même assassinat. On peut l'imaginer, dans cette procédure ou Ismaël ne connait pas les Alsaciens avec qui il va faire la fête un soir, arrive dans une fête à laquelle il est invité et finalement, n'en sortira jamais. ", dénonce-t-il. 

"Au moins la vérité"

Quinze ans après la disparition d’Ismaël, toute la lumière n'a pas été faite sur ce drame : " Le ressentiment de la famille Abdelkader, c'est que le fils d’immigré d'origine modeste, venant de Morhange, qui est enterré dans le jardin d'un ancien brigadier alsacien, pour obtenir la justice il a bien du mal. Grosso modo on nous dit : passez votre chemin, y'a rien à voir ", dénonce Me Hellenbrand. 

La famille d’Ismaël est en attente d'obtenir une aide juridictionnelle, " parce qu'il y a aussi des contraintes budgétaires qui deviennent éprouvantes dans un dossier où l'on ne vous reconnait pas comme étant victime ", déclare Thomas Hellenbrand, avant d'engager la procédure pour demander l'ouverture d'une nouvelle information judiciaire. 

Au bout de près de quinze ans d'attente, Myriam Abdelkader, la sœur d’Ismaël, confie espérer la vérité : "La justice c'est autre chose, mais au moins la vérité. "

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