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La Cour cherche à comprendre pourquoi Jacques Rançon a découpé ses victimes

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À l’issue des deux premières semaines du procès du "tueur de la gare" de Perpignan, une question reste en suspens : pourquoi Jacques Rançon a-t-il mutilé le corps de ses victimes ?

Mokhtaria Chaïb, Marie-Hélène Gonzalés
Mokhtaria Chaïb, Marie-Hélène Gonzalés -

Jacques Rançon n’est pas très bavard devant la Cour d’assises des Pyrénées-Orientales. Et quand il s’agit d’expliquer le pourquoi des mutilations infligées à ses victimes, il devient carrément mutique. « Je ne sais pas, je ne me souviens plus ». Pour le faire parler, la Cour a tout essayé : la méthode douce avec le président, la méthode forte avec l’avocat général. En vain. Le « tueur de la gare » s’est contenté de répéter quelques bribes d’explications, qu’il avait déjà données aux enquêteurs.

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Des découpes "utilitaires", selon l’accusé

« C’était pour effacer mes traces », dit-il au sujet de Moktaria Chaïb, la jeune étudiante retrouvée morte en décembre 1997 sur un terrain vague. Les seins et les parties génitales avaient été méticuleusement découpés. Jacques Rançon affirme les avoir « jetés dans une bouche d’égout ».

Concernant Marie-Hélène Gonzalés en 1998, s’il a coupé la tête et les mains, « c’était pour empêcher l’identification du corps ». Et s’il a éventré et éviscéré la jeune femme de 22 ans, « c’était pour que son corps dépérisse plus vite ». 

Du "sadisme pur", selon les parties civiles

Mais quel était « le but utilitaire » dans le cas de Sabrina, cette jeune femme « ouverte en deux » sous un porche en mars 1998 ? Jacques Rançon ne l’avait pas violée. Il n’y avait donc aucune trace à effacer. Le tueur de la gare ne donne aucune explication : « je ne me souviens pas de l’avoir éventrée ».

Devant la Cour, Sabrina affirme avoir vu « du sadisme et de la perversité » dans le regard de Jacques Rançon au moment où il lui assénait un premier coup de couteau. « Il éprouvait de la satisfaction. Il respirait comme un asthmatique ».

Des découpes qui interrogent

Maitre Etienne Nicolau, l’avocat des parties civiles, n'a aucun doute, « Jacques Rançon a pris du plaisir à mutiler ». Il en veut pour preuve les rapports des médecins légistes qui décrivent des découpes « quasi-chirurgicales », méthodiques et méticuleuses. 

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Près du corps éventré de Marie-Hélène Gonzalés, les enquêteurs ont retrouvé l’ensemble de ses organes, qui semblaient avoir été prélevés et triés un à un. « Une éviscération complète comme celle-ci, je n’en ai jamais vu d’autre dans ma carrière » dit le médecin légiste qui a examiné le cadavre. « Tous les organes ont été prélevés, cœur, foie, reins, rate et intestins. Il ne restait que la vessie. Ces actes ont nécessité de la détermination, de la persévérance et du temps » 

Jacques Rançon, un fou ?

Les experts psychiatres sont unanimes : Jacques Rançon était conscient de ce qu’il faisait au moment de commettre les mutilations. Il ne présente « aucune maladie mentale » et  bénéficie « d’une intelligence normale ». Pour faire simple, il n’est ni un débile, ni un fou.

«Et pourtant, je soutiens que le cerveau de Jacques Rançon n’est pas un cerveau normal», estime le Docteur Pierre-André Delpla, en évoquant « un développement psychique incomplet ». Un constat partagé par l’avocat de Jacques Rançon : « je ne pense pas qu’un être normalement constitué puisse commettre, de sang-froid, de tels actes ». 

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D’autres pistes sont évoquées par les experts pour expliquer les mutilations. Le Docteur Roger Franc, psychiatre, évoque « une volonté d’appropriation » de ses victimes, et voit « une dimension fétichiste » dans le prélèvement des organes sexuels. Mais « je n'ai pas la preuve », admet-il.

Il reste cinq journées d’audience devant la Cour d’assises des Pyrénées-Orientales, pour tenter d’approcher la vérité.   

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