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Allocation pour les victimes d'abus sexuels dans l'Église : des victimes azuréennes attendent davantage

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L'assemblée des évêques de France a débuté mardi à Lourdes. Les 120 évêques catholiques se réunissent jusqu'à dimanche. Au menu des discussions, entre-autres, la pédophilie au sein de l'Église. Les évêques veulent mettre en place une allocation pour les victimes d'abus sexuels.

Assemblée pleinière des évêques de France -photo d'illustration Assemblée pleinière des évêques de France -photo d'illustration
Assemblée pleinière des évêques de France -photo d'illustration © Maxppp - CAROLINE BLUMBERG

Une allocation de "reconnaissance de la souffrance" pour des victimes reconnues par la justice ou celles dont les faits sont prescrits est à l'étude de l'assemblée des évêques de France à Lourdes. Cette allocation pourrait être versée en 2020, son montant est en discussion. Elle serait financée grâce à la création d'un fonds de dotation, alimenté par un appel aux dons, les fidèles seraient donc mis à contribution. 

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Une impression que les évêques "n'assument pas"

Des victimes azuréennes du père Jean-Marc Schoepff, ancien aumônier et curé de la paroisse du port à Nice nous donnent leur avis sur cette allocation. 

L'Antibois Sébastien Liautaud fait partie des dix plaignants contre ce prêtre : il a dénoncé des attouchements sexuels durant un voyage à Rome en 1997 alors qu'il avait 11 ans. Si le fait de recevoir une indemnisation est une bonne chose selon lui, un premier pas vers une reconnaissance des abus sexuels par l'Église, le terme allocation le dérange. 

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Pour lui, l'Église dans son ensemble doit reconnaître publiquement des fautes, des manquements. Avant d'annoncer le versement d'une allocation sous forme de forfait dont on ne connait pas le détail, il vaudrait mieux attendre le rapport de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église prévu pour 2021. 

"Les évêques veulent agir dans la précipitation, pour montrer qu'ils font quelque-chose, et il semble déplacé de faire une gradation dans la souffrance des personnes." 

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Le Niçois François Bidard, autre plaignant, victime lui aussi du père Schoepff, voit dans cette reconnaissance financière proposée par l'Église un premier pas. "C'est une bonne initiative, après il va falloir établir les critères de cette indemnisation, et aller vers une demande de pardon de la part des évêques, du pape. Il y a un problème d'auto-critique, de remise en question de l'institution". 

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Pour François Bidart en appeler aux dons des fidèles pour financer les allocations de victimes, ce ne serait pas juste.

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Dix plaintes contre le père Schoepff

À ce jour, dix plaintes ont été déposés à l'encontre du père Schoepff, mis en examen pour agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans et agressions aggravées par une personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction. Les faits visés par cinq des neufs plaintes sont prescrits selon un jugement récent de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, mais les victimes âgées de 42 à 50 ans ont déposé un pourvoi en cassation. 

Les victimes regrettent que les évêques de Nice, en poste durant les années d'exercice de ce prêtre comme aumônier dans plusieurs institutions scolaires à Nice et Antibes, et au contact de mineurs lors de camps de vacances, n'aient rien fait contre ce prêtre. Le père Schoepff reste sous contrôle judiciaire. Interdit en septembre 2017 de tout ministère auprès des mineurs, il a été suspendu de toutes ses fonctions de curé lors de l'ouverture de l'information judiciaire en mai 2018.

Les victimes ont crée un groupe de parole et d'échanges sur le réseau social Facebook : Libère ta parole 

Si vous avez été victime d'abus sexuels de la part d'un religieux, le numéro de téléphone de la commission d'enquête indépendante : 01.80.52.33.55 ainsi que la boîte e-mail : victimes@ciase.fr 

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