L'accident ferroviaire de Denguin deux ans après : la justice au train de sénateur
Il y a deux ans, le 17 juillet 2015, un TER et un TGV se percute à Denguin. La collision fait 35 blessés, la plupart légers. Les experts ont conclu et la juge d'instruction n'a toujours pas dégagé de responsabilités pénales.
Le 17 juillet 2014 un peu après 18 heures, les habitants de Denguin qui habitent à moins d'un kilomètre de la voie ferrée, entendent un grand "boum". Le TGV vient d'être percuté à l'arrière par un autre train. Les deux trains roulaient dans le même sens et sur la même voie. Le TER roulait beaucoup plus vite que le TGV et l'a donc rattrapé. Le choc est très impressionnant. Les deux trains sont arrêtés au niveau d'un passage à niveau. La motrice du TGV est très abîmée ainsi que le dernier wagon du TER. Il y a 120 passagers. 35 sont blessés. Heureusement aucun n'est touché gravement.
Très vite on comprend que c'est un feu de signalisation qui a provoqué ce choc. Les deux trains n'auraient pas du se retrouver sur ce même tronçon avec un tel différentiel de vitesse. Ce sont des rats qui auraient endommagé le câblage d'une armoire électrique qui commande la signalisation de ce secteur.
Ce que disent les experts
Les experts saisis par la juge d'instruction chargée de l'enquête ont rendu leur rapport en fin d'année dernière. Ils pointent des défauts d'entretien. Les rats ont rongé les fils de cette armoire électrique située près d'Euralis à Lescar, ce qui a entrainé le dysfonctionnement du feu. Il est passé au vert et donc a autorisé le TER à s'engager à 90 kilomètres heures sur un tronçon où le TGV roulait déjà à 30 kilomètres heures. La juge doit éplucher ces rapports et dégager ou pas des responsabilités.
Selon les services du procureur de Pau, "il y a des dysfonctionnements significatifs susceptibles d’entraîner des mises en examen". On sait que la responsabilité des conducteurs n'est pas engagée. Il a même sans doute évité un bilan bien pire en engageant un freinage d'urgence qui a permis de baisser la vitesse du TER, avant de quitter la cabine de conduite. Le parquet va sans toute requérir des mises en examen à la juge d'instruction. Mais on n'en est pas encore là. Ces mises en examen pourrait survenir avant la fin de l'année. Pour le moment personne n'a été entendu. Pas même les victimes.
Les rats pour principale explication
Les rats sont donc la cause de cette panne et à l'origine de la collision. Les experts ont même trouvé un cadavre de rongeur dans l'armoire le jour de leur inspection. Il faut dire qu'il y a les silos d'Euralis pas très loin. Cette armoire électrique en aluminium est au bord de la voie. Un rongeur peut très facilement s'y faufiler, et donc endommager les gaines. Ce soir là, deux fils sont entrés en contact et ont donc déclenché le feu qui commande les allures sur ce tronçon. Les experts considèrent que la SNCF n'ignore pas ce problème de rats. Elle estime qu'une armoire sur trois n'est pas étanche et les agents déposent des raticides. Des mesures insuffisantes pour éviter les accidents ; la preuve.
L'impatience de Patrick
Patrick Warrin habite à Labastide-Cézéracq. Il travaille au conseil départemental à Pau et il prend le train tous les jours à Artix pour travailler. Il était dans le TER. Il a eu des côtes cassées. Il a bénéficié comme les autres d'un soutien psychologique. Et aujourd'hui il dit ne pas être traumatisé. Certaines victimes ont accepté les offres d'indemnisations de la SNCF. D'autres ont maintenu leurs plaintes, essentiellement pour comprendre comment cet accident a pu survenir. C'est le cas de Patrick.
Ce que j'ai ce n'est pas dramatique, mais j'ai des collègues qui ont encore des appréhensions, qui sont sur leurs gardes (...). On n'a aucune information sur la suite de cet incident. On veut avoir la vérité. Les rats c'est une chose. Il y a des fautes quelques part. Faudrait que ça se termine d'ici un an ou deux. — Patrick Warrin un des passagers du TER
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