L'accident d'Air Algérie due à une erreur des pilotes

C'est une catastrophe aérienne qui avait coûté la vie à 116 personnes le 24 juillet 2014 dont 54 Français, 23 Burkinabè ainsi que des Libanais, des Algériens et six membres d'équipage, tous espagnols. Le vol AH5017 d'Air Algérie venait de décoller de Ouagadougou au Burkina Faso quand l'avion s'est écrasé dans le désert malien. Il devait se poser à Alger mais un orage sur sa route et les erreurs des pilotes ont scellé le sort du McDonnell Douglas MD 83.

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D'après le rapport final du BEA rendu public ce vendredi, l'équipage n'a pas activé le dégivrage des moteurs alors que l'appareil traversait un orage. Les capteurs de pression des réacteurs ont été obstrués, vraisemblablement par des cristaux de glace. L'avion a alors perdu de la puissance et décroché de son altitude de croisière. Les pilotes n'ont ensuite jamais réussi à reprendre le contrôle de l'avion et rien n'indique qu'ils aient compris la situation : "il n'y a pas eu de manœuvre de récupération du décrochage", indique le BEA.

Le BEA confirme les erreurs des pilotes

L'enquête confirme ainsi les conclusions du premier rapport d'étape publié en septembre 2014. Le rôle de l'équipage était déjà mis en cause : "il y a eu une succession d'erreurs, de maladresses et d'incompétences qui, à la fin, coûtent cher", avait estimé  la présidente de l'association des victimes françaises, AH 5017 Ensemble, Delphine Tricot. Toutefois, le rôle du BEA n'est pas d'établir des responsabilités ou d'entamer des poursuites pénales. Cette enquête de sécurité s'achève par des recommandations pour améliorer la sécurité des vols à l'avenir.

Les familles des victimes se tournent désormais vers l'enquête judiciaire, qui pourrait aboutir à des condamnations. L'avion appartenait à une compagnie espagnole de leasing, Swiftair, qui avait été affrété par Air Algérie. L'avocat des familles des victimes, Me Bertrand Courtois, avait qualifié d'"accablants" les dysfonctionnements révélés par l'enquête judiciaire. Les juges d'instruction français devraient recevoir les familles au mois de mai.

Une tragédie qui avait emporté une famille creusoise

En Creuse, cette catastrophe avait été très durement ressentie : la famille Gineste qui vivait à Sainte-Feyre avait été décimé dans l'accident. Bertrand et Véronique revenaient d'un voyage au Burkina Faso avec leurs trois fils, Rodolphe, Mathis et Adrien. Bertrand Gineste était membre de l'association Guéret Zitenga qui travaillait au développement d'échanges culturels et à la formation de médecins au Burkina Faso.