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Incendies en Gironde : "Ce n'était pas un simple feu, c'est le diable qui est passé par là"

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La maison de Corinne et Christophe Videaud à Guillos a brûlé dans les premiers jours de l'incendie de Landiras, le vendredi 15 juillet. Un mois et demi après, ils témoignent et fouillent encore tous les jours les ruines de leur habitation.

"C'est comme si une bombe était tombée sur la maison", raconte Corinne, une habitante de Guillos, dans le Sud-Gironde. "C'est comme si une bombe était tombée sur la maison", raconte Corinne, une habitante de Guillos, dans le Sud-Gironde.
"C'est comme si une bombe était tombée sur la maison", raconte Corinne, une habitante de Guillos, dans le Sud-Gironde. © Radio France - Jules Brelaz

La commode de la belle-mère, la chevalière en or de la grand-mère, le doudou de la petite-fille... Un mois et demi après l'incendie de leur maison à Guillos, dans le Sud-Gironde, Corinne et Christophe Videaud fouillent encore chaque jour les ruines de leur habitation à la recherche d'un objet n'ayant pas brûlé.  

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Voilà ce qui reste de ma vie, de mes outils de maître artisan, je n'ai plus rien

Le couple de quinquagénaires habitait une petite maison située à la lisière d'une forêt au lieu-dit Guillemain Nord à Guillos, près de Landiras. "Le feu est arrivé par là, c'était le mardi 12 juillet. Nous avons été évacués et je me doutais que la maison était condamnée. Le vendredi, j'ai reçu un coup de téléphone me disant - Christophe, il y a ta maison qui brûle". 

"De mon bureau, il ne reste rien".
"De mon bureau, il ne reste rien". © Radio France - Jules Brelaz

"Attention, le plafond est en train de s'écrouler"

Formatrice en CFA, Corinne, 58 ans, a les larmes aux yeux lorsqu'elle revient  fouiller dans "les ruines d'une vie". "C'était notre petit coin à nous, il n'en reste qu'un amas de choses calcinées. C'est un crève-cœur à chaque fois. On a les souvenirs qui reviennent."

Ça c'était la salle de bain, là le salon, où plutôt ce qu'il en reste

Les poutres de sapin qui ont brûlé sont "comme fossilisées, comme pétrifiées", décrit Christophe.
Les poutres de sapin qui ont brûlé sont "comme fossilisées, comme pétrifiées", décrit Christophe. © Radio France - Jules Brelaz

L'incendie a ravagé la quasi-totalité de l'habitation. Une grande partie du toit s'est effondrée. "Ça a été extrêmement violent. Quand vous voyez que les tuiles ont carrément éclaté sous l'effet de la chaleur. La température de fusion du zinc, c'est 500 degrés, ici vous avez des coulées de zinc, ça veut dire que vous aviez 500 degrés à l'air libre", raconte Christophe, plombier-chauffagiste de formation.

"C'est comme si une bombe était tombée sur la maison"

Agent de sécurité au centre commercial Mériadeck à Bordeaux, Christophe avait fait construire sa maison à 27 ans. "Voyez, j'en ai 59 aujourd'hui et on n'a plus rien". Au milieu d'un amas de vitres brisées, de plastique fondu et de feuilles mortes, le couple recherche désespérément une bague. 

C'est ma grand-mère qui avait fait fondre tous les bijoux de la famille pour en faire une jolie chevalière qu'elle m'avait offerte

Passionné de bricolage, Christophe pleure les outils qu'il collectionnait depuis son enfance. "Regardez, ça c'était un chalumeau à gaz, ça appartenait au père de mon grand-père. Là, c'était une belle tronçonneuse... Vous voyez tout ça, ça n'aurait pas du brûler." 

"Les Tintin, les Astérix et Lucky Luke (...) c'est quelque chose qu'on ne pourra pas passer à la petite fille."
"Les Tintin, les Astérix et Lucky Luke (...) c'est quelque chose qu'on ne pourra pas passer à la petite fille." © Radio France - Jules Brelaz

Au milieu des cendres, "une collection de Tintin"

Les bandes dessinées de la famille n'ont pas été épargnées. "Certains vont me dire - mais c'est que des livres, déclare Christophe. Les Tintin, les Astérix et Lucky Luke... Tous les enfants les lisent. Et bien c'est quelque chose qu'on ne pourra pas passer à la petite fille." 

C'est l'image qui me poursuit, j'imagine le doudou de ma petite fille en train de brûler

Traumatisé par le drame, Christophe est actuellement en arrêt maladie. "Pour moi, ce n'était pas un simple feu. C'était le diable qui est arrivé, qui est passé par là". A Guillos, seule la maison des Videaud a été détruite. "Si l'incendie ne s'arrêtait pas, c'était le village entier qui brûlait. Heureusement que ça s'est arrêté là". 

Ici il y a des gros propriétaires qui ont beaucoup de terre et qui n'entretiennent pas leurs parcelles

En attendant l'argent de l'assurance pour la reconstruction, le couple essaye de ne pas trop gamberger."C'est vrai que ça fait un grand vide, on se dit - mais bon Dieu, qu'est ce qui se passe ? Et puis après, il y a un tel élan de solidarité que vous n'avez pas le temps de penser", explique Christophe. Un cousin de la famille a lancé une cagnotte de solidarité en ligne. Le couple se dit bouleversé par le soutien "des amis, des voisins. On a des gens qui nous ont écrit d'Outre-Mer !"

"Tout ça, ça n'aurait pas du brûler."
"Tout ça, ça n'aurait pas du brûler." © Radio France - Jules Brelaz

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