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Abus sexuels par un prêtre : une femme dénonce l'indifférence de l'ex-archevêque de Strasbourg

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Il y a quelques jours, l'ex-archevêque de Strasbourg Mgr Grallet reconnaissait des gestes déplacés envers une jeune femme dans les années 80. Sophie, une Alsacienne, raconte aujourd'hui avoir subi des abus sexuels d'un prêtre du Bas-Rhin et s'en être ouverte au prélat, sans qu'il n'y ait de suites.

 Un panneau « silence » à l’entrée d’une église.  Un panneau « silence » à l’entrée d’une église.
Un panneau « silence » à l’entrée d’une église. © Maxppp - Leyla Vidal

Le 16 novembre, l'ancien archevêque de Strasbourg Monseigneur Grallet reconnaissait lui-même avoir eu des gestes déplacés envers une jeune femme dans les années 80. Après ces révélations, une Alsacienne a décidé de prendre la parole sur France Bleu Alsace. Sophie dit avoir été victime d'abus sexuels de la part d'un prêtre du Bas-Rhin. Elle était allée raconter son agression en 2011 à Monseigneur Grallet.

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"Il ne m'a pas demandé le nom du prêtre"

"Je me suis rendue à l'évêché. Monseigneur Grallet m'a accueillie. Les faits, à ce moment-là, n'étaient pas encore prescrits. Il m'a posé des questions, il a pris des notes, sur le lieu, les faits. Mais il ne m'a pas demandé le nom du prêtre. Il ne m'a rien demandé de plus à l'issue de l'entretien. A la fin, il m'a juste dit 'peut-être que ce sera la chance pour ce prêtre d'avoir justement une deuxième chance et, pour vous, d'avoir la possibilité de vous reconstruire'. Moi je ne savais pas ce que cela voulait dire. Maintenant, je comprends que c'était peut-être l'idée déjà qu'il ne ferait rien" explique Sophie.

Elle explique ensuite n'avoir été reconvoquée que sept ans plus tard, lorsque le nouvel archevêque, Monseigneur Ravel, a retrouvé son nom.

"En 2018, monseigneur Ravel a retrouvé mon nom. Et il m'a dit que mon dossier était vide. Il a fait immédiatement un signalement à la gendarmerie. La justice civile a été saisie. Puis la justice romaine. A chaque fois, les faits étaient prescrits. Dans mon cas, c'était quand même lourd de conséquences" explique Sophie. 

"Il n'y a pas si longtemps, il y avait une tendance de vouloir éviter le scandale" - Sœur Susannah Kelly

Difficile à digérer pour elle. Difficile aussi de dire si l'ex-archevêque, Monseigneur Grallet, avait ou non entrepris quelque chose. Une chose est sûre : le contexte a changé. Les victimes étaient beaucoup moins bien accueillies et entendues à l'époque par l'Eglise catholique en général, reconnaît Sœur Susannah Kelly déléguée épiscopale à la question des abus sexuels dans l'Eglise. 

"D'une manière globale, nous avons énormément évolué dans nos manières de prendre en compte les témoignages. Autrefois, il n'y a pas si longtemps, il y avait une tendance de vouloir éviter le scandale, ce n'était pas juste les évêques, il y avait une attitude de silence, et de vouloir protéger l'institution dans tous les niveaux. Mais les choses ont énormément évolué depuis" dit-elle. 

Appel à témoins

Sophie dit ne pas être la seule à être venue dénoncer des faits d'abus sexuels devant Monseigneur Grallet, sans que rien ne se passe. Elle lance un appel à témoin pour tenter de retrouver d'autres victimes oubliées.

Sophie fait donc partie d'un collectif du Haut-Rhin qui propose de recueillir le témoignage d'éventuelles autres victimes dont l'affaire aurait été oubliée. Le mail pour les joindre, c'est : collectif.temoins68@gmail.com.

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