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Haute-Savoie : "l’appel à témoins a rendu notre vie très compliquée", raconte la mère de l’une des ados fugueuses

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Lorsque sa fille Louisa et une amie ont fugué le week-end dernier, la gendarmerie a lancé un appel à témoins en qualifiant les deux ados de "radicalisées". Dans le cas de Louisa, c’était une erreur. Mais aujourd’hui, "cette étiquette" nous colle à la peau raconte sa mère. Témoignage.

Débat autour de l'appel à témoins diffusé lors de la fugue de deux ados.
Débat autour de l'appel à témoins diffusé lors de la fugue de deux ados.

La mère de Louisa est une grande femme brune au visage marqué par la fatigue. Installée dans le canapé de son salon dans l’appartement familial de Meythet, Hassina explique que depuis samedi dernier sa vie a basculé. La faute à un mot. Ce mot : "radicalisée" collé sur l’appel à témoins concernant sa fille. "Suite à la bombe qui a été lancée (l'utilisation du  mot "radicalisée"), nous notre vie est très très compliquée. On sort dans la rue, on nous regarde de travers. Nos voisins ne nous disent plus bonjour."

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À ÉCOUTER : le témoignage d’Hassina, la mère de Louisa (16 ans), l’une des deux ados fugueuses

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Pour Hassina, la gendarmerie a commis une erreur. "Je leur ai dit que ma fille n’avait rien à voir avec tout cela. Elle a juste fugué parce qu’elle s’était fait gronder dans la semaine. C’était une simple bêtise d’adolescente."  "Dans cette appel à témoin, il a effectivement eu plusieurs erreurs" reconnaît le procureur de la République d’Annecy. Il n’a pas été validé par le Parquet, les noms de famille n’auraient jamais du être divulgués et en ce qui concerne la notion de "radicalisation", Eric Maillaud avoue que dans le cas de Louisa, aucun élément ne permet d’arriver à une telle conclusion. "Si son amie avait un passé de radicalisation, Louisa n’était connue de personne et il n’y avait pas lieu de l’associer à ce qualificatif."

Il y a un certain nombre d’erreurs sur cet appel à témoins." (Éric Maillaud, procureur d’Annecy)

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Ces explications, Hassina dit les accepter. Mais le mal est fait. "Aujourd’hui, nous avons une étiquette de gens radicalisés et ça c’est terrible." La maman explique que sa fille n’ose plus sortir d’autant qu’elle a également été la cible de propos violents et de menaces diffusés sur les réseaux sociaux. "Une enquête devrait être ouverte pour retrouver les auteurs de ces messages" a indiqué hier le procureur d’Annecy.

En témoignant, Hassina souhaite rappeler qu’il "ne faut pas faire d’amalgames". "Être musulman ne veut pas dire être radicalisé" martèle la jeune maman qui s’inquiète aussi pour l’avenir de sa fille. "Elle est en Bac Pro et doit rechercher des stages dans l’accueil alors vous imaginez qu'après ce qu’il vient de se passer on associera toujours son nom, notre nom, à des personnes radicalisées."

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