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Fraude aux vins : les millions de bouteilles de vin de France étaient en réalité du vin d'Espagne

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Le procès d'un important trafic de vin s'ouvre ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Bordeaux. Plusieurs négociants girondins et charentais sont sur le banc des prévenus.

Le trafic de vin porterait sur l'équivalent de plusieurs millions de bouteilles. Le trafic de vin porterait sur l'équivalent de plusieurs millions de bouteilles.
Le trafic de vin porterait sur l'équivalent de plusieurs millions de bouteilles. © Maxppp - Lionel VADAM

Soupçonnés d'une fraude aux vins de grande ampleur, cinq négociants et transporteurs de Gironde et de Charente comparaissent ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Bordeaux. Ils auraient importé l'équivalent de millions de bouteilles de vin bas-de-gamme en provenance d'Espagne avant de revendre la marchandise sous des étiquettes françaises, voire parfois d'AOC du vignoble bordelais. Le préjudice se chiffrerait en millions d'euros.

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"Ce n’est pas tous les jours qu’on découvre une fraude aussi importante"

"C'est une affaire très conséquente", prévient d'emblée une source proche du dossier jointe par France Bleu Gironde. Dans leur enquête menée entre 2016 et 2019, la répression des fraudes (Dreets), les douanes et la police estiment que 35.000 hectolitres de vin, soit 4,6 millions de bouteilles, ont ainsi été frauduleusement vendus en France. 

D'après ces investigations, un négociant girondin ayant pignon sur rue commandait la marchandise en Espagne. Les citernes de vins étaient ensuite acheminées dans le Sud-Ouest par un transporteur situé en Charente. Une troisième société de courtage se chargeait alors de maquiller les documents de transport afin que le rouge produit sous les Pyrénées devienne, comme par magie, du vin français

Un circuit parallèle de fraude aurait en outre permis d'affubler plusieurs milliers de bouteilles d'AOC prestigieux tels que Saint-Emilion ou Pomerol. Les douanes réclament quatre millions d'euros de pénalité aux prévenus, soit le montant de la marchandise contrefaite.

Sollicités par France Bleu, les avocats des prévenus n'ont pas souhaité commenter ces accusations, affirmant réserver aux juges leurs explications. Seule la représentante du transporteur et assembleur charentais, maître Bénédicte Bertrand a accepté de s'exprimer. "Mon client est plus que le gros pigeon puisqu'il a vendu du vin espagnol et c'est la personne à qui il l'a vendu qui a transformé ce vin espagnol en vin français. Si vous rentrez dans une quincaillerie et que vous achetez un marteau pour aller défoncer la tête de quelqu'un, le quincailler qui vous vend le marteau, il ne sait pas ce que vous allez en faire !"

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