EN IMAGES - A Beaugency, les derniers vestiges des usines Treca seront détruits
Les élus de la majorité à Beaugency ont dernièrement visité ce qui reste des anciennes usines Treca, fermées en 2012 sur la commune. Le rachat du site au groupe Adova, toujours propriétaire, et la démolition de tous les bâtiments est la plus probable, avant un projet encore en réflexion.
Le sort des vestiges des usines Treca à Beaugency, quelques bâtiments survivants de l'histoire industrielle de la commune, sur un terrain de 1,3 hectares à l'entrée de la ville, semble scellé. Il y a quelques jours, les élus de la majorité municipale ont visité le site avec des représentants du groupe Adova, le propriétaire de la marque Treca et des bâtiments.
Et le verdict est unanime : impossible de garder le moindre entrepôt sur le site, il faudra tout raser, pour des raisons de sécurité. Les bâtiments sont fragilisés, délabrés, après être restés près de 10 ans à l'abandon.
Le projet sur le site Treca encore en réflexion
"La seule chose que les représentants de Treca nous ont demandé de garder, c'est l'horloge à l'entrée du site" plaisante Jacques Mesas, le maire de Beaugency. "Cette horloge qui porte la mention "matelas Treca" fait partie de leur histoire, on leur restituera".
Pour le reste, il faudra mettre au point un projet, sur un site particulier, puisqu'on se trouve ici à l'entrée de la ville de Beaugency en venant de Blois. Sur d'anciens terrains jadis occupés eux aussi par l'usine Treca se dresse aujourd'hui un supermarché Lidl, pas question d'accueillir de nouveau ce genre d'équipement. "On ne veut pas de quelque chose qui n'irait pas dans le décor, pas de projet industriel, rien qui puisse dénaturer cette entrée de ville" répète Jacques Mesas.
Je revois encore les ouvriers dans ces entrepôts aujourd'hui délabrés, leur présence est incontestable
Mais il faudra aussi garder quelque chose de la mémoire de Treca, elle appartient aux balgentiens. Et la nostalgie de cette histoire industrielle pointe dans les souvenirs de Joël Lainé, adjoint à l'urbanisme : "moi j'ai visité l'usine pour la première fois en 1975 je crois, je les revois encore, les ouvriers, dans cet espace délabré. Leur présence est encore palpable".
Délabré, c'est le mot... A part quelques signes de l'ancienne présence de Treca, un autocollant, un four, un panneau, les entrepôts sont tous en très mauvais état, privés de toiture, pour certains. En revanche, comme tout site industriel à l'abandon, il a été investi par des graffeurs, et les oeuvres s'étalent sur les murs, les bombes de peinture sont encore là. Ce qui fait dire à Joël Lainé : "peut-être qu'on pourrait imaginer un lieu autour de l'art. Rien n'est décidé, mais des idées, on n'en manque pas !"
La volonté, c'est aussi de garder une symbolique, autour de Treca. C'est à la fin des années 30 que l'histoire du groupe industriel commence à Beaugency : "à l'époque, en 1935, le fondateur Victor Moritz, veut quitter l'est de la France et la proximité de l'Allemagne, pour construire des matelas à ressort" raconte Joël Lainé. "Ici on a compté jusqu'à 1500 ouvriers. Même De Gaulle est venu à Treca".
La fin de l'histoire en 2012 avec le déménagement à Mer
Mais au fil des rachats de l'entreprise familial, par différents groupe, les effectifs baissent à Beaugency, jusqu'au déménagement de l'usine à Mer, dans le Loir-et-Cher, en 2012.
L'heure est maintenant aux discussions avec le propriétaire du groupe et du site, Adova, pour lui racheter cet emplacement et procéder à la dépollution. Il faudra aussi prendre en charge quelques personnes qui squattent l'usine depuis plusieurs années, et qui ont reçu une injonction de quitter les lieux, de la part du propriétaire. "Nous allons les accompagner" promet Jacques Mesas, le maire de Beaugency.
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