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Drogues : "1.000 points de deal ont été supprimés en trois ans", affirme Gérald Darmanin

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Le ministre de l'Intérieur a annoncé ce dimanche que "1.000 points de deal ont été supprimés en trois ans", l'année 2023 marquant un "record absolu" en termes d'interpellations et de saisies liées à la drogue.

Le ministre doit se rendre en Belgique mercredi pour une réunion européenne sur la question. Le ministre doit se rendre en Belgique mercredi pour une réunion européenne sur la question.
Le ministre doit se rendre en Belgique mercredi pour une réunion européenne sur la question. © AFP - XOSE BOUZAS

En visite à Créteil, dans le Val-de-Marne ce dimanche, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est félicité de la réduction du nombre de points de deal en France. Selon le ministre, "1.000 points de deal ont été supprimés en trois ans grâce au travail très impressionnant des services de police et des gendarmeries". À la fin de l'année 2020, il relevait plus de 4.000 points de deal partout en France.

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"C'est évidemment beaucoup de saisies supplémentaires", affirme Gérald Darmanin. Les chiffres de ces saisies doivent être communiqués dans les prochains jours. Il indique toutefois que l'année 2023 est celle d'un "record absolu" avec "36.429 trafiquants interpellés sur le territoire national et présentés aux services de la justice". En 2022 déjà, les saisies avaient battu un record historique avec plus 157 tonnes interceptées, cannabis (128,6 tonnes) et cocaïne (27,7 tonnes) en tête.

Les violences en augmentation

Le bilan 2023 de l'Office antistupéfiants (Ofast) en décembre dernier était pourtant moins reluisant. "La menace a atteint un niveau historiquement élevé", décrivait alors la patronne de l'Ofast, Stéphanie Cherbonnier. "Aucun territoire n'est épargné".

Nourri par une forte demande - 5 millions de consommateurs réguliers de cannabis, 600.000 de cocaïne, selon l'Observatoire français des drogues et tendances addictives (OFDT) - le marché national des stupéfiants produit un chiffre d'affaires annuel estimé à 3 milliards d'euros. "Les saisies augmentent, mais ce n'est rien par rapport aux profits des narcotrafics", a récemment constaté la procureure de Paris, Laure Beccuau.

Or les faits de violences liés au trafic de drogue augmentent eux aussi. À la mi-novembre, la police avait recensé 315 homicides ou tentatives entre malfaiteurs liés aux narcotrafics, en hausse de 57% par rapport à la même période de 2022.

"Il y a une volonté incontestable d'éliminer physiquement des concurrents", note le patron de l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO), Yann Sourisseau. Autrefois, se souvient un enquêteur, les querelles de territoire se soldaient par "des tirs d'intimidation sur les façades d'immeubles" ou "à coups de pioche". Désormais, des commandos équipés d'armes de guerre n'hésitent plus à "rafaler" en pleine rue. Des mitraillages aveugles qui ont fait augmenter le nombre des victimes collatérales, à l'image du petit Fayed, 10 ans, tué fin août dans le quartier Pissevin à Nîmes.

Malgré le pilonnage des points de deals voulu par l'Intérieur, "on a parfois l'impression de vider l'océan avec une petite cuillère", confie une enquêtrice basée en Normandie, "c'est frustrant parce que les personnes que l'on interpelle sont toujours très rapidement remplacées par d'autres petits soldats".

"Les politiques pénales, même sévères, ne dissuadent pas" les trafiquants, estime également la préfète de police des Bouches-du-Rhône, Frédérique Camilleri. "Ils vont pour trente ans en prison et ça ne les dissuade pas".

Selon les données de l'Ofast, 240.000 personnes vivent directement ou indirectement du trafic de stupéfiants en France, dont 21.000 à temps plein.

Nouvelles drogues

Les "nouvelles drogues", comme le fentanyl, "sont de plus en plus nombreuses à arriver sur le territoire européen et en France en particulier", note également le ministre de l'Intérieur. "Les amphétamines, les ecstasys, c'est plus de 180% de saisie par rapport à l'année d'avant, donc il y a vraiment un essor très important de ces drogues de synthèse", ajoute-t-il.

Mercredi, Gérald Darmanin sera en déplacement à Anvers, en Belgique, pour une réunion avec ses homologues européens afin d'"établir la nouvelle stratégie de lutte européenne contre la drogue".

La Belgique, où Anvers représente la première porte d'entrée de la cocaïne en Europe, prône une collaboration étroite entre les ports de l'Union européenne, pour lutter contre des trafiquants "très créatifs", a expliqué à l'AFP sa ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden. "Il faut créer ce réseau pour combattre la criminalité organisée", martèle la ministre belge.

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