Droguées à leur insu dans des bars, des victimes témoignent sur le compte "Balance ton bar Clermont"

Venu d'Angleterre et de Belgique, le mouvement "Balance ton bar" essaime dans toute la France, jusqu'à Clermont-Ferrand où Emma, étudiante en master de Droit, a lancé un compte sur le réseau Instagram où elle publie des témoignages. Des victimes qui toutes racontent avoir été droguées à leur insu en allant boire un verre dans un bar clermontois.

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"Je sors avec mes amis à l'Appart", raconte ce témoignage, "je ne prends pas de verre, seulement quelques shooters au bar, sur le trajet du retour je tombe d'un coup, j'étais complètement inconsciente." La jeune femme sera hospitalisée, les tests révèlent qu'elle a ingéré de la mescaline, une drogue hallucinogène.

Deux semaines après la création du compte, Emma a déjà reçu une trentaine de témoignages qu'elle publie en nommant volontairement le bar où c'est arrivé. Pas pour accuser, mais pour déclencher une prise de conscience. "C'est pour dire : ça arrive, et ça arrive n'importe où, même chez vous. Et même si ce n'est pas de votre faute, il faut faire quelque chose."

Un déclencheur pour le patron de l'Hacienda à Clermont-Ferrand qui reconnaît, "ça fait bizarre d'entendre parler de ça, déjà à Clermont, et encore plus dans mon établissement." Sa réaction n'a pas traîné. "Directement, j'ai commandé des couvercles pour mettre sur les boissons qui sont à disposition au bar, il suffit de demander." 

Le patron de bar a également mis en place au niveau de son personnel le mot de passe "Angela" qui permet aux jeunes femmes qui se sentent en danger de se signaler discrètement. "Ça permet de nous mettre en garde et de faire attention encore plus", ajoute le chef d'entreprise.

Face à la masse d'histoires tragiques rapportées dans son entourage et sur le compte Balance ton bar, Emma, elle, reconnaît qu'elle a fini par développer des réflexes de méfiance, "de mettre la main sur mon verre, ou carrément de ne pas prendre de verres dans certains établissements."