Double assassinat aux Rives : les services sociaux sur la sellette
Au procès du double assassinat des Rives, l'accusé a reconnu les faits qui lui sont reprochés. En juillet 2019, il a tué par balles sa femme et leur fille de 20 mois, Les parents, en guerre contre les services sociaux, avaient projeté un suicide collectif qui n'est pas allé jusqu'à son terme.
C'est la directrice de la Maison des solidarités de Clermont l'Hérault qui s'avance à la barre de la cour d'assises de l'Hérault. Au début du mois de juillet 2019, elle a eu la lourde tache d'annoncer aux parents qu'Ombeline allait être placée à l'hôpital, le temps qu'elle prenne du poids, sur décision de justice.
À l'époque, alors qu'elle représente la Protection maternelle et infantile (PMI), c'est également elle qui fait le signalement au parquet pour demander ce placement provisoire. "Une mesure de protection" dit-elle, pour une enfant victime de dénutrition sévère. "Pour nous, c'était une urgence vitale".
"On ne pouvait pas garantir la sécurité et la santé de l'enfant à domicile"- La directrice de la PMI
L'avocat de l'accusé s'emporte : "Dans ce dossier, il n'y a que vous qui parlez d'urgence vitale". Il représente Charles-Olivier, père de famille de 42 ans, jugé pour avoir assassiné sa femme Samantha et leur fille de 20 mois, Ombeline, chez eux aux Rives, le 16 juillet 2019, soit la veille du placement. Les parents avaient projeté un suicide collectif, qui n'est pas allé jusqu'à son terme. Ils étaient persuadés que les services sociaux ne s'arrêteraient pas là et qu'ils finiraient par leur retirer leurs trois enfants.
Principe de précaution
Des parents que la PMI n'a jamais rencontrés avant de demander le placement de leur fille s'étonne un autre avocat, Me Fabien Arakelian, qui représente des proches de la mère de famille. "Ca arrive fréquemment" reconnait la directrice, avant d'invoquer le principe de précaution. "Il y avait plus de risque à ne rien faire qu'à faire".
Défaillances ?
Un argument balayé par le témoin qui lui succède à la barre. L'avocate que les parents du bébé ont appelé pour contester le placement. Et elle n'y pas par quatre chemins. Rien ne justifiait une telle mesure selon elle si l'on en croit le dossier médical de l'enfant. "Elle évoluait correctement."
Pour elle, il n'y a aucun doute, les services sociaux ont été défaillants, la PMI s'est trompée sur les données médicales "qui dataient d'avril et non de juin". Sans prendre de pincettes, elle estimee que "la directrice est une incompétente". Conclusion : "si elle avait fait son travail, la mère et sa fille seraient toujours vivantes".
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