Dijon : le cyber harceleur d'Instagram condamné par la justice

Un Dijonnais de 35 ans comparaissait devant le Tribunal Judiciaire de Dijon ce vendredi. Durant 2 ans et demi, Damien P. cuisinier de profession au casier vierge, s'est attaqué à des Instagrammeuses à qui il envoyait des photos de son sexe en érection ou bien devant qui il s'exhibait en webcam en train de se masturber. 

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Une vingtaine de femmes présentent à l'audience

En janvier dernier un groupe privé regroupant une cinquantaine de jeunes femmes victimes de ses agissements -la plupart dijonnaises- s'était constitué sur FaceBook pour peser toutes ensemble et que leurs plaintes soient enfin considérées à leur juste valeur. Le procureur de la République a fini par faire appel à la police judiciaire et ses spécialistes pour remonter la piste menant à ce cyber harceleur.

Certaines sont des influenceuses 

Finalement ce sont une vingtaine de jeunes femmes qui se sont constituées parties civiles. La plupart étaient présentes à l'audience ce vendredi 2 juillet 2021. Toutes ces Instagrammeuses, dont certaines sont des influenceuses qui se servent du réseau social pour leur travail, ont reçu des insultes et des images dont elles se seraient bien passées.

Une vraie psychose pour Lucie 

Comme Lucie, 23 ans. "Pour moi ça a commencé par des photos de la devanture de mon travail. Après il me disait 'je te préfère les cheveux détachés' ou 'j'aime bien ton petit haut à paillettes' alors que je n'avais pas posté ce genre d'images sur les réseaux".

Nous n'avons pas à entendre ce genre de choses

Parce que parfois l'homme pistait où donnait l'illusion de pister ses victimes dans la vraie vie plongeant certaines jeunes femmes dans une véritable psychose. Voici comment Charlotte, 23 ans, victime elle aussi, encaisse les remarques de ceux et celles qui lui laissent entendre que tout cela est un peu de sa faute, qu'elle ne devrait pas exposer sa vie sur les réseaux sociaux. "Je le prend très mal. Car pour la plupart d'entre nous c'est pour le travail que nous sommes sur ce réseau social. Nous sommes donc en 'public'. Nous n'avons pas à entendre ce genre de choses".

Aucune femme ne mérite de recevoir ces messages

Mais quelles images ces jeunes femmes publient-t-elles sur Instagram ? Réponse de Charlotte. "Des photos de nourriture, des photos de voyage, bref un peu de tout. Mais aucune femme ne mérite de recevoir ce genre de messages". A l'audience, aussi, elles ont entendu ce genre de commentaires ou de recommandations ce que déplore, Maître David Cabannes, avocat d'une plaignante. "C'est un message dramatique qui est envoyé car on inverse la responsabilité pénale en remettant la faute sur les victimes alors que c'est évidemment l'auteur qui doit être condamné et porter toutes les responsabilités". 

Condamné malgré ses excuses

A l'issue de l'audience l'homme de 35 ans a présenté ses excuses aux jeunes femmes. Le tribunal le condamne à indemniser ses victimes et à leur verser 300 euros chacune, au titre du préjudice moral. Il devra par ailleurs suivre une thérapie. La justice n'a donc pas suivi les réquisitions du procureur qui réclamait 12 mois de prison avec sursis. Mais attention : cette peine n'est qu'ajournée. Rendez-vous le 14 janvier 2022 pour s'assurer qu'il a bien respecté ses obligations.

Retrouvez tous nos reportages suite à ce procès dans la matinale de France Bleu Bourgogne de 6H à 9H ce samedi matin (98.3 ou 103.7)