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Diffamation contre l'école musulmane de Valence : Charlie Hebdo relaxé en appel

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La cour d'appel de Grenoble relaxe l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo dans l'affaire de diffamation contre l'association Valeurs et Réussite qui gère l'école musulmane de Valence, dans la Drôme. Une décision inverse de celle rendue à Valence, le 21 décembre dernier.

L'association Valeurs et réussite qui gère l'ecole musulmane de Valence souhaite se pourvoir en cassation L'association Valeurs et réussite qui gère l'ecole musulmane de Valence souhaite se pourvoir en cassation
L'association Valeurs et réussite qui gère l'ecole musulmane de Valence souhaite se pourvoir en cassation © Radio France - de keyzer

Richard Malka, l'avocat spécialiste du droit de la presse et défenseur de Charlie Hebdo, ne cache pas sa satisfaction ce mardi. "Après la décision du tribunal de Valence j'étais inquiet, me voila extrêmement rassuré par cette décision qui applique les principes habituels pour protéger notre liberté d'expression à tous."

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Le 21 décembre dernier, le directeur de la publication et la journaliste auteure d'un article sur l'école en juillet 2022 avaient été condamnés a une amende de 3.000 euros avec sursis pour diffamation. Le défenseur du journal satirique se réjouit d'autant plus ce mardi : "ça prouve bien que l'enquête de Charlie Hebdo était irréprochable". L'hebdomadaire "blanchi" par la cour d'appel cela rassure aussi Maître Malka sur le fond de ce dossier : "c'était un débat qui relevait de l'idéologie, puisque ce qu'on nous reprochait, c'est d'avoir dit que cette école était affilié aux Frères musulmans, les Frères musulmans ce n'est pas un mouvement interdit. On a le droit d'être Frères musulmans. Il y avait un propos qui n'était pas diffamatoire donc cette poursuite était totalement infondée."

Liberté d'expression

Et L'avocat insiste : "je suis vraiment rassuré car j'étais inquiet, les tribunaux tiennent jusqu'à aujourd'hui, malgré la pression qui est exercée de toutes parts pour faire sauter les verrous sur la liberté d'expression. La décision du tribunal de Valence, je n'ai pas compris. Elle m'inquiétait et, là, que les choses reviennent dans l'ordre c'est très rassurant."
Richard Malka sait que le jugement n'est pas définitif puisque l'association peut décider de se pourvoir en cassation, mais ce grand défenseur de la laïcité se permet un petit trait d'humour : "Voilà, les choses sont dites, elles sont claires la cour d'appel remet en quelque sorte -même si l'image n'est pas forcément la plus heureuse- l'église au milieu du village."

Lutter contre le séparatisme

Le président de l'association Valeurs et Réussite, qui gère l'école musulmane, se dit lui très étonné de ce jugement et attend d'en avoir une version écrite et détaillée avant de se décider, mais Mourad Jabri se dit prêt à se pourvoir en cassation. L'un des avocat de Valeurs et Réussite, Maître Jean-Yves Dupriez, souhaite aussi lire la décision détaillée, mais il pense que la cour "a probablement jugé que qualifier à tort une personne de Frère Musulman n'était pas diffamatoire." L'avocat ajoute : "Je crois que nous avons manqué une occasion de lutter contre le séparatisme que certains cherchent à imposer à nos concitoyens de confession musulmane." Mais, pour lui, l'essentiel est ailleurs : "aujourd'hui plus personne ne peut ignorer que tout était faux dans cet article."

À l'origine de ce procès en diffamation, un article de juillet 2022 dans lequel Charlie Hebdo faisait état de liens entre l'école musulmane valentinoise et le mouvement des Frères musulmans. Un article qui a lancé une vaste polémique et mis fin au projet d'agrandissement de l'école sur un terrain que la ville de Valence allait lui vendre.

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