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Des garçons pour la plupart sans histoire condamnés pour un violent cambriolage à Clérieux

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En février 2017, ces quatre jeunes, âgés alors de 18 à 22 ans, étaient rentrés dans une maison de Clérieux (Drôme) en pleine nuit. Ils avaient séquestré ses habitants retraités le temps de fouiller les lieux.

Palais de Justice de Valence
Palais de Justice de Valence © Radio France - Mélanie Tournadre

Quatre jeunes drômois comparaissaient ce mardi devant le tribunal correctionnel de Valence pour le cambriolage extrêmement violent de Clérieux en février 2017. Ils étaient entrés par effraction dans une maison du village. Ils avaient séquestré et bousculé la propriétaire de 84 ans, frappé à la tête et mis KO son cousin de 72 ans; ils avaient fouillé la maison deux heures durant pour emporter deux télés, quelques centaines d'euros en numéraire et un sac avec quelques objets. 

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Ce ne sont pas de grands délinquants, en marge de la société. La salle d'audience est pleine: familles et amis des prévenus détenus sont là. Un seul des quatre a un casier judiciaire : Sophiane, 8 condamnations, certaines pour vols aggravés. Il est présenté comme le leader. On lui dit qu'il y a de l'argent dans cette maison, un ancien bar restaurant, 500 000 euros en liquide. 

Il en parle à Corentin, avec qui il passe ce vendredi soir, puis le duo rejoint Samir et Dylan, un peu plus jeunes, en pleine soirée vodka-playstation. Ils sont alors dans un moment de flottement dans leur vie. Ils ne s'expliquent pas vraiment comment cette nuit a dérapé. 

Effet de groupe? Alcool?

Corentin explique que Sophiane lui a parlé de ce cambriolage à Clérieux, mais que ce n'est que plus tard dans la soirée, plus alcoolisé, qu'il a accepté. Dylan explique la même chose : "avec l'alcool, j'ai dit oui". C'est lui qui garde Yvette dans sa chambre, la tient en respect avec le fusil trouvé dans la maison : "je ne pensais plus à rien, j'étais alcoolisé, mais j'avais honte quand même. Je pensais à quitter les lieux, on n'avait rien à faire là". Samir lui aussi suit le groupe : "je n'osais pas leur demander de me ramener chez moi, je n'osais pas leur tenir tête". Il explique être rentré le dernier dans la maison : "j'étais sidéré, j'ai suivi bêtement. Je ne voulais pas rester avec la pauvre dame ou le pauvre monsieur, j'ai donc fouillé la maison." 

Le lendemain, ils réalisent ce qu'ils ont fait, prennent peur, gardent l'argent mais jettent le reste du maigre butin dans l'Isère.

A l'audience, chacun exprime sa honte, présente des excuses. Samir regarde Yvette et Guy : 

Ce qui vous est arrivé, c'est dégueulasse, pardonnez moi, je suis sincèrement désolé.

Yvette et Guy ont écouté les quatre jeunes, mais n'ont pas trouvé la force de s'exprimer au cours de l'audience. Yvette a une boule au ventre, encore traumatisée un an et demi après les faits.

"Faits extrêmement moches mais belles personnes"

La Procureur de la République résume l'affaire ainsi en s'adressant aux prévenus : "les faits sont extrêmement moches mais vos personnes peuvent être de belles personnes. C'est à vous de montrer que je ne suis pas à côté de la plaque". Elle souligne le CV "remarquable" de Corentin, cuisinier, et les qualités de Samir, sensible, travailleur.

Sophiane est condamné à 4 ans de prison dont 1 an avec sursis mise à l'épreuve. Corentin écope de 21 mois de prison. Dylan et Samir de 18 mois de prison. Tous trois avec maintien en détention. Ils doivent aussi verser 6000 euros de dommages et intérêts à Yvette et la même somme à Guy au titre du préjudice moral.

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