Dans le Tarn, le prêtre chantant visé par une nouvelle plainte pour agressions sexuelles

Une plainte a été déposée dans le Tarn pour des abus sexuels dans l’église. Une femme de 51 ans vient de saisir la justice pour des faits subits dans sa jeunesse. Une plainte pour viol a été déposée. Le dossier a aussi été transmis à Rome. 

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Le problème, c’est que le prêtre visé aurait dû être écarté dès 1994. Et il a pourtant continué à officier révèle une enquête du journal Marianne.  

Prêtre troubadour 

Ce prêtre, Jean Pradelles, 78 ans aujourd’hui, est un peu une star dans les milieux catholiques. Avec Pierre, son frère décédé en 2015, il a écrit des centaines de chants de messe. Alors, en 1994, quand les premières accusations sont menées contre lui, l’évêque d’Albi de l’époque lui interdit de mener les sacrements (mariage, enterrement). 

Pourtant, le prêtre troubadour continue à avoir une grande aura dans le Tarn, en Occitanie, et même partout en France. Il continue les concerts dans les églises, et sans doute parce que tout le monde n’est pas au courant, il continue de célébrer des cérémonies dans la foulée. 

Rome alerté 

Après cette nouvelle plainte, l’évêque relance une mise en garde dans un communiqué, également adressé à tous les prêtres et toutes les communautés du département : "Je demande qu’aucune communauté paroissiale ou religieuse ne fasse appel à Jean Pradelles pour le chant et l’accompagnement musical de liturgies", dit Mgr Jean Legrez, l’archevêque d'Albi. Il a aussi transmis le dossier à Rome, à la congrégation pour la doctrine de la foi, pour que Jean Pradelles redevienne un "laïc". Une procédure qui pourrait être assez rapide. En tout cas le Vatican a accéléré les choses ces derniers mois. Une procédure qui n’existait pas en 1994 quand les faits ont éclaté. 

Manque d'information

Le diocèse tarnais n'a sans doute pas assez communiqué sur cette affaire. Les scouts ont été avertis qu’il ne fallait plus travailler avec le prêtre sans qu’on ne leur dise pourquoi. L’ex-prêtre, qui a composé des centaines de chansons catholiques, a continué d’être invité dans toutes les paroisses de France, comme si de rien n’était. 

L’éditeur de la musique du chanteur a aussi expliqué ne jamais avoir été informé. De son côté, le prêtre estime que ce sont des règlements de compte personnels qui sont à l'origine de ces accusations.