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Attouchements sur mineurs : deux ans de prison ferme requis contre un père jésuite

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La Cour d'appel de Grenoble jugeait mercredi un père jésuite de 70 ans, accusé d'agressions sexuelles sur mineurs. En première instance, il avait écopé de deux ans de prison avec sursis. L'avocat général a requis cinq ans de réclusion, dont deux fermes.

Un jésuite de 70 ans devant la Cour d'Appel de Grenoble
Un jésuite de 70 ans devant la Cour d'Appel de Grenoble © Maxppp - Maxppp

A la barre de la Cour d'appel, ce mercredi à Grenoble , Dominique Pecoud, qui porte beau ses 70 ans, nie les faits qui lui sont reprochés : des attouchements, des agressions sexuelles sur mineurs entre 1990 et 2004. Trois cas ont été portés devant la justice. Le reste est prescrit.  En 2008, le jésuite a bien écrit une lettre au procureur de Grenoble, dans laquelle il s'accuse d'avoir "blessé" neuf adolescents. "Cette lettre a été écrite sous la contrainte" de son ordre, dit-il aujourd'hui, "et corrigée" par son avocat de l'époque, qui parle d'attouchements, là où lui évoquait "des massages". "Je venais d'avoir un AVC," plaide Dominique Pecoud, et " j'étais en état de faiblesse".

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"Pour moi, tendresse et sensualité c'est la même chose" - Dominique Pecoud, père jésuite accusé d'attouchements

En l'absence de parties civiles, qui n'auraient pas osé se manifester par crainte du scandale, la Cour va prendre le temps de relire toutes les dépositions des victimes, y compris celles pour qui les faits sont prescrits. Et elles racontent toutes la même chose : lors de vacances avec ces jeunes qui étaient soit ses neveux, soit les fils d'amis proches, le père les attirait dans sa chambre, se mettait nu, leur demandait de faire pareil, puis les caressait pour " les détendre et les amener à se confier" à lui**. "*_**Non, je ne trouvais pas cela anormal,* a l'époque_" dit Dominique Pecoud.  _"Pour moi, tendresse et sensualité, c'est la même chose_".

Il caressait les mineurs pour "les détendre"

Le père jésuite précise tout de même qu'après une thérapie, il a cessé ce genre de comportement. La Cour est aussi revenue sur les accusations de viols portées par un de ses neveux, Paul Chabre. Des faits qui sont aujourd'hui prescrits. "Des fantasmes", "des élucubrations," dit le prévenu. Pour l'avocat général, le prévenu est un prédateur sexuel manipulateur, "qui se savait intouchable à cause de son aura de prêtre et de son intelligence brillante". Et de réclamer la même peine qu'en première instance : cinq ans de prison dont deux fermes, une interdiction d'être en contact avec des mineurs et l'inscription au fichier des délinquants sexuels, ainsi qu'une obligation de soins. La défense a plaidé la relaxe. Quant à l'accusé, il a juste conclu en disant que désormais, il souhaitait "se consacrer aux pauvres". La Cour d'Appel se prononcera le 19 octobre prochain.

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