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Cambriolage mortel au jardin de Saint-Adrien : la défense acharnée du camp Malgouyres

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Derniers à plaider devant les assises de l'Hérault ce jeudi, les avocats de Daniel Malgouyres ont demandé aux jurés de l'acquitter. 30 ans de prison ont été requis contre leur client dans le procès du home-jacking sanglant au jardin de Saint-Adrien, le soir du 5 octobre 2017. Verdict ce vendredi.

Me Jean-Marc Darrigade un des avocats de Daniel Malgouyres, a plaidé pendant trois heures l'innocence de son client Me Jean-Marc Darrigade un des avocats de Daniel Malgouyres, a plaidé pendant trois heures l'innocence de son client
Me Jean-Marc Darrigade un des avocats de Daniel Malgouyres, a plaidé pendant trois heures l'innocence de son client © Maxppp - Guillaume Bonnefont

Après le coup de massue reçu mercredi à l'issue du réquisitoire de l'avocat général, 30 ans de réclusion criminelle, les avocats de Daniel Malgouyres se sont livrés ce jeudi à une défense acharnée de leur client face aux jurés de la cour d'assises de l'Hérault, à qui ils ont demandé de l'acquitter.

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"L'erreur judicaire ce n'est pas de la littérature. Quand on doute, on ne prend pas de risque : on acquitte."- Me Darrigade

Le propriétaire du jardin de Saint-Adrien est jugé depuis trois semaines pour avoir commandité un faux home-jacking au dépens de son épouse et au cours duquel il a abattu un des cambrioleurs, le soir du 5 octobre 2017. À ses côtés, Richard Bruno, le second cambrioleur et Richard Llop, celui qui a recruté les deux hommes de main. Dix-huit ans de prison ont été requis contre eux.

Le premier point capital aux yeux des avocats de Daniel Malgouyres, c'est qu'il n'y a aucune preuve matérielle contre leur client. "Aucun élément tangible, objectif, irréfutable alors qu'il y en a une profusion contre les deux autres", notamment les analyses ADN et la téléphonie selon Me Jean-Marc Darrigade. 

Trois avocats pour une défense farouche

Le pénaliste s'indigne qu'on "n'accorde rien" à son client, "pas un centimètre, pas une once d'indulgence", alors il ne cède pas un pouce à l'accusation. Trois heures durant, il ira puiser dans les innombrables déclarations des uns et des autres, dans les heures enregistrements sonores, dans les factures détaillées des téléphones de chacun et dans les géolocalisations pour révéler aux jurés ce dont il est convaincu : l'innocence de Daniel Malgouyres.

"Sans preuve, on entre dans la zone dangereuse : la zone des hypothèses et des supputations."- Me Darrigade

"L'accusation repose sur les déclarations de deux hommes" poursuit l'avocat et plus précisément celles de Richard Llop, celui qui était l'ami des Malgouyres. Il soutient que c'est Daniel qui lui a demandé de l'aider à organiser un faux cambriolage dans le but de terroriser Françoise, l'épouse, afin de l'inciter à quitter le si précieux jardin qu'il voulait garder pour lui seul, à une époque où le couple est au bord de l'explosion.

La crédibilité de l'accusateur en question

La défense de Daniel Malgouyres va alors s'évertuer à pulvériser la crédibilité de Richard Llop, présenté par elle comme le véritable commanditaire et qui devient donc sa cible principale. "J'ai renoncé à faire l'inventaire de tous ses mensonges, c'est impossible. Comment peut-on mentir autant ?" s'exclame Me Darrigade, "et on nous dit que cet homme, il faudrait le croire !" 

Le pénaliste demande aux jurés de garder en mémoire tous les témoins qui se sont succédés à la barre et qui ont brossé un portrait détestable de celui qui a été leur ami, leur patron ou bien leur voisin. "Escroc", "magouilleur", "voleur", "grande gueule", "vénal", "traitre" et parfois "violent".

Selon lui, Richard Llop mouille Daniel Malgouyres parce qu'il a un intérêt majeur à minimiser sa responsabilité : des charges moins lourdes et donc une peine moins lourde. Et l'avocat lui trouve également un mobile puisqu'il était endetté jusqu'au cou, il avait besoin d'argent

"Je ne vous demande pas d'aimer Daniel Malgouyres, ce n'est pas un référendum pour ou contre lui. Je suis là pour examiner avec vous des éléments et si, à la fin, le doute subsiste, il doit bénéficier à Daniel Malgouyres."- Me Celeyron

Il est avéré que Richard Llop a d'abord tenté de recruter "les Grenoblois", fichés au grand banditisme. Dans ce dossier qui sort de l'ordinaire, c'est un élément éloquent pour Me Archibald Celeyron. Pourquoi aller chercher "des vrais professionnels" pour un faux home-jacking ? 

Ces mêmes Grenoblois, qui ont finalement renoncé à faire le coup, parlent d'un coffre-fort au premier étage de la maison. Richard Bruno détient lui aussi cette information. "Ce n'est pas un détail, ça disculpe Daniel Malgouyres. Dire ça, c'est dire qu'il est innocent" conclut Me Cyril Malgras. Son client sait très bien que ce coffre est au rez-de-chaussée alors pourquoi irait-il donner un mauvais tuyau à ses complices ?

"La défense de Daniel Malgouyres est celle d'un innocent. C'est une défense légitime, c'est une légitime défense."- Me Malgras

L'avocat poursuit son raisonnement : Daniel Malgouyres n'étant pas dans la combine, il n'a pas commis de meurtre en abattant un des cambrioleurs. Ce soir-là, son client est "un homme blessé", dont la femme a été frappée, "un homme à qui on a dit qu'on allait les tuer", alors il est déterminé. "Quand il monte dans la chambre, ce n'est pas pour aller se coucher. Il monte pour aller chercher un fusil. David Viers, lui, ne monte pas le border. Il monte parce qu'il le poursuit."

Ce qui fait dire à Me Darrigade que "David Viers est mort parce qu'il est venu cambrioler chez des gens qui ne se sont pas laissés faire". Daniel Malgouyres a toujours défendu, "et même revendiqué" l'idée que sa maison devait être "un sanctuaire inviolable". Aucune arme n'a été retrouvée près du corps du Perpignanais qui avait 43 ans.

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