"C'est ma jeunesse qui s'en va" : l'émotion et le choc à Gravelines après l'incendie du Sportica

L'incendie est aussi spectaculaire qu'il a été dévastateur. En quelques heures, lundi 25 décembre, Gravelines a vu disparaître le complexe Sportica, inauguré en 1986, et les habitants ont assisté à la destruction de quarante ans de l'histoire sportive et culturelle de la ville. L'incendie est circonscrit ce lundi soir, il n'a pas fait de victimes mais les dégâts sont considérables.

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Le panache de fumée est visible à des kilomètres alors beaucoup de Gravelinois se sont rassemblés autour du Sportica tout l'après-midi et encore en début de soirée. Ils regardent les pompiers asperger les ruines du bâtiment. Parfois, des flammes ressurgissent, une explosion retentit, faisant sursauter les spectateurs impuissants. "Tout brûle, tout saute, c'est affreux, ça fait mal !", sanglote Stéphanie tandis que son amie Isabelle répète "c'est horrible, c'est horrible".

Le bowling, la piscine, le basket

Tous les habitants croisés autour du Sportica disent avoir des souvenirs ici. Christophe l'a vu se construire dans les années 1980 : "On appelait ça le Chaudron, avec l'ambiance du basket, et là c'est sûr que c'est devenu un chaudron !". De la piscine, il ne reste que le toboggan bleu à moitié fondu. A la place de la salle de basket du BCM, un trou béant, avec deux grands murs en brique.

"J'allais là, à la salle de musculation tous les jours, explique David, tenu à distance derrière une des barrières au niveau de la salle de basket. La salle de basket derrière, il n'y a plus rien. C'est une catastrophe pour la région, pour la ville, il y avait tous les sports, surtout pour les jeunes, et puis les commerces, le bowling."

"On se relèvera"

Les Gravelinois ont passé des heures, dans les commerces autour de Sportica, aux abords, sur des bancs, ou à l'intérieur pour faire du sport ou encourager le BCM. Le maire Bertrand Ringot partage leur émotion : "C'est vraiment une péreuve que je n'aurais jamais imaginé vivre. On se relèvera, même si ce sera long et ce sera difficile."

Le BCM perd aussi son camp de base et tout son équipement. Pour le président du club, Christian Devos, "on n'a plus de vie, on est amputé, non pas qu'on soit mort parce que ce n'est pas le but de l'opération mais il va falloir réagir car tout est parti en fumée". Les supporters accusent aussi le coup mais resteront coûte que coûte derrière leur club car Sarah espère que l'ambiance "va revenir, c'est une équipe mais ça tient aussi grâce aux gens qui font vibrer les matchs".

Une réunion de crise est organisée ce mardi par la mairie pour faire le point sur les solutions temporaires, concernant par exemple la piscine. Pour le BCM, le club doit consulter les collectivités et les instances du basket national et international à propos du calendrier et des équipements. D'ores et déjà, le match de jeudi prévu à domicile contre Paris en Betclic Elite est reporté.