Brest : cinq jeunes condamnés pour une séquestration à Pontanézen
Cinq jeunes de 18 à 30 ans ont été condamnés vendredi soir par le tribunal de Brest pour avoir séquestré une mère de famille dans son appartement afin d'échapper à la police. Le 19 janvier, leur interpellation avait déclenché plusieurs jours d'incidents dans le quartier de Pontanézen.
6, 10 et 14 mois de prison ferme pour les trois hommes en détention provisoire, 6 mois de prison avec sursis pour les deux autres. C'est le jugement de la chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Brest vendredi soir, cinq semaines après l'opération policière à Pontanézen qui s'était soldée par l'interpellation de 8 jeunes, réfugiés dans l'appartement d'une femme et ses deux enfants. Trois mineurs de 15 et 16 ans sont poursuivis pour les mêmes faits.
Des quatre accusations, les juges n'ont retenu que la séquestration, mises à part les violences finalement imputées à un seul prévenu. Une décision plutôt logique pour Me Pierre Tracol, l'un des avocats de la défense.
La locataire de l'appartement "était d'accord"
A la barre, les prévenus ont pris soin d'en dire le moins possible. Manifestement solidaires, défiant l'institution avec un certain mépris, ils ont minimisé les faits. "C'est une amie à nous, on était déjà venus plusieurs fois chez elle", assure l'un d'eux. "Elle était d'accord, on ne l'a jamais forcée", confirme un autre. "Personne ne l'a menacée ou empêchée de sortir", dit un troisième. La défense s'engouffre dans la brèche, dénonçant "un dossier mal ficelé". Car les enquêteurs n'ont guère creusé les liens "pas clairs" entre les jeunes et la mère de famille de 23 ans, absente à l'audience. Les cinq avocats ont plaidé la relaxe. Leurs clients ont d'ailleurs tous été relaxés des faits de violation de domicile et dégradations.
Des réquisitions de 6 à 12 mois ferme
Se basant essentiellement sur la déposition de la victime "terrorisée", le procureur de la République, Camille Miansoni, a estimé que s'il y avait "des caïds et des suiveurs, ils ont tous participé". Le chef du parquet a demandé des peines entre 6 et 12 mois de prison ferme. Un réquisitoire salué par Nazim Yénier, le fondateur des Bergers du quartier, un collectif qui lutte contre les incivilités. Venu en spectateur, il a été choqué par l'insolence des prévenus.
La justice doit se montrer beaucoup plus sévère envers ce genre d'individus
Soutenus au tribunal par une vingtaine de jeunes du quartier, les prévenus ont dix jours pour faire appel.
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