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Au procès aux assises du Loiret de Malick Sow pour l'assassinat de Lucie, le récit de familles brisées

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Au deuxième jour du procès de Malick Sow devant les assises du Loiret, accusé de l'assassinat en récidive légale de Lucie, les deux familles ont témoigné à la barre. Deux familles face à la douleur et dans la dignité.

Palais de justice d'Orléans Palais de justice d'Orléans
Palais de justice d'Orléans © Radio France - Christophe Dupuy

Il y a eu beaucoup d'émotion de nouveau ce 24 mars devant les assises du Loiret au 2ème jour du procès de Malick Sow. Cet homme poursuivi pour assassinat en récidive légale est jugé, depuis mercredi, pour avoir tué de plusieurs coups de couteau en mai 2018 Lucie, son amour d'adolescent. Les familles de l'accusé et de la victime ont témoigné à tour de rôle. Malick Sow continue lui d'être dans le déni.

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Il est et restera mon frère-Une sœur de l'accusé

Au cours de ce 2ème jour d'audience, les jurés ont  entendu de nouveaux témoins dont des membres des familles de la victime et de l'accusé. Il y a d’abord la sœur ainée de Malick Sow. Avec émotion et beaucoup de retenue, elle présente ses condoléances aux proches de Lucie, "une petite sœur" pour elle aussi, "elle avait toute sa place dans notre famille". Puis elle parle d’un petit frère qui a connu trop jeune la prison, seul, démuni à sa sortie. Elle n’admet pas ce qu’il a fait mais "il est et restera mon frère". "Il ne vous le dira pas mais il était fou de Lucie, par amour il a basculé dans la folie, pour la garder pour lui" dit-elle. 

Une relation toxique-La mère de la victime

Se présente ensuite à la barre, la mère de Lucie. Très digne, Brigitte attend des réponses à ce procès pour pouvoir faire "un deuil quasi impossible aujourd’hui". Celle pour qui tout s’est effondré ce matin-là, évoque une "relation toxique" entre sa fille et l’accusé. Une emprise globale depuis l’adolescence "dont eux même n’avait peut-être  pas conscience". Ses trois petits-enfants sont aujourd'hui sa raison de vivre. Les trois enfants de Lucie vont certes un peu mieux aujourd'hui mais "ils ont été chassés de leur enfance" explique la psychologue qui les a examinés et qui ajoute "ils ont vu une part d’inhumanité, c’est désespérant".

Un accusé dans le déni

Si le président de la Cour garde jusqu’à présent sang froid et pédagogie dans la conduite des débats, l’avocate général s’est en revanche quelque peu échauffée face aux incessantes volte-face et digressions de Malick Sow. "Pourquoi ne pas dire simplement que vous n’avez pas supporter que Lucie vous repousse une seconde fois ?" lance la magistrate à Malick Sow. En face dans le box, pas de réponse. Ou plutôt si de longs monologues, de longues explications mais toujours à côté de la question. Pourtant depuis le début du procès, il y a un certain nombre d’évidence.

Il y a la déposition de Fatoumata, la petite fille de la victime qui a vu Malick, couteau à la main, se jeter tout de suite sur sa mère. La téléphonie, appels et sms, font état d’une rupture actée début avril mais l’accusé continue de harceler jusqu’à des menaces de mort, 65 sms envoyés la veille du crime. Et puis il y a ce passif de l’adolescence. Sur fond de rivalité de quartiers à Saint-de-la-Ruelle, en 2002, Malick, 18 ans, a poignardé un jeune homme "pour protéger" Lucie qui est âgée alors de 15 ans. Il y a dans l'instruction du procès en 2004 devant ces mêmes assises du Loiret, les propos d'un policier qui indique avoir entendu en garde à vue Malick dire à Lucie "si tu m’attends pas à la sortie, je te bute". Face à tout cela l’accusé continue de nier le guet-apens, la volonté de tuer et quand il ne se souvient pas il répète "comment dire, comment dire" mais ne dit toujours rien.

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