Attentat à Charlie Hebdo : de nombreuses questions autour de l'enquête
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Plus de 24 heures après l'attentat qui a fait 12 morts dans la rédaction de Charlie Hebdo ce mercredi, les auteurs présumés de la tuerie sont toujours poursuivis par la police. Mais des commentateurs remettent en question notamment la surveillance des suspects, qui étaient connus des services de police. En quatre questions, Francebleu.fr revient sur ce que l'on sait de l'enquête en cours.
On sait pour l'instant assez peu de choses de l'enquête menée par les forces de l'ordre. "Si j'avais des informations, je ne les dirais pas", a indiqué ce jeudi matin Manuel Valls, appelant à la plus grande vigilance dans les informations diffusées, pour ne pas perturber le travail des enquêteurs. Un message également relayé par la Police nationale :
Comment les enquêteurs ont-ils identifié les suspects ?
Lors des attentats, mercredi matin, le signalement faisait état de trois hommes qui ont fui à bord d'une Citroën C3. C'est à bord de ce véhicule, abandonné par les agresseurs dans le nord-est de Paris,** que la police a retrouvé des papiers d'identité** . En les recoupant avec des expertises génétiques, les enquêteurs ont pu confirmer leurs soupçons et identifier les suspects.
Qui sont ces deux individus ?
Il s'agit de deux frères, Chérif et Saïd Kouachi, 32 et 34 ans, tous deux nés à Paris. Le cadet, Chérif, était bien connu des autorités : en 2008 il a été condamné à trois ans de prison dont 18 mois ferme, parce qu'il tentait de partir rejoindre les rangs d'Al-Qaïda en Irak . Il faisait en effet partie de la "filière des Buttes-Chaumont ", une filière parisienne qui envoyait des djihadistes en Irak. Il est également lié à plusieurs enquêtes impliquant des figures de l'islam radical français.
Etaient-ils surveillés par les autorités ?
D'après le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et le Premier ministre Manuel Valls, Chérif Kouachi "a été sous surveillance", mais "aucun élément ne témoignait d'un passage à l'acte imminent". Aucun des trois hommes cités précédemment, selon les premiers éléments de l'enquête,** n'est parti faire le djihad en Syrie. **
Or, c'est cet élément-là qui constitue , pour les autorités françaises, le principal signe d'une menace d'attentat sur le sol français.
Comment cet attentat a-t-il pu arriver ?
Selon le Premier ministre Manuel Valls, "des centaines d'individus " sont suivis pour des risques d'attentat par les services de renseignement français. Mais selon les spécialistes, pour surveiller en continu un homme, il faut mobiliser en permanence une vingtaine de fonctionnaires : il est donc impossible d'assurer un suivi de l'ensemble des profils suspects. C'est pourquoi Manuel Valls affirmait ce jeudi matin qu'il "n'existe pas de risque zéro ".
Ont-ils agi seuls ?
Non. Ils ont au moins un complice présumé : Mourad Hamyd, 18 ans, le beau-frère de l'un des deux suspects. Le jeune homme s'est lui-même rendu au commissariat de Charleville-Mézières quand il a vu son nom apparaître sur les réseaux sociaux. Selon des sources policières, il nie avoir participé à l'attentat mais** a reconnu leur avoir servi d'informateur** .
Les enquêteurs tentent par ailleurs de déterminer si d'autres personnes étaient au courant des projets des frères Kouachi : en plus de Mourad Hamyd, six autres personnes sont en garde à vue ce jeudi . Il s'agit de membres de l'entourage des suspects, aussi bien des hommes que des femmes, a indiqué une source judiciaire.
Reste à savoir si les deux hommes armés ont agi au nom d'une organisation islamiste : d'après des témoignages sur les lieux de l'attentat, les suspects se réclamaient d'Al-Qaïda. Mais ni cette organisation, ni Daech, n'ont revendiqué l'attentat , et ce même si le portrait de Charb figurait dans la liste des "Recherchés, morts ou vifs, pour crimes contre l'Islam ", publiée en 2013 par une revue djihadiste. Il pourrait en fait s'agir d'une cellule indépendante mais soutenue par Al-Qaïda.
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