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Assassinat d'un marginal à Chambéry : la personnalité de l'accusé, "inquiétante" et "dangereuse"

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Le premier jour du procès d'Adrien Bottollier a été en partie consacré à définir la personnalité de l'accusé, qui reconnaît avoir tué un homme de 28 coups de couteau en mai 2015 au parc du Verney à Chambéry (Savoie).

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Illustration © Radio France - Bleuette Dupin

Les experts ont tenté de définir la personnalité d'Adrien Bottollier devant la cour d'assises de Savoie. Depuis ce lundi, l'ancien étudiant âgé aujourd'hui de 24 ans est jugé pour le meurtre d'un marginal en mai 2015 dans le parc du Verney à Chambéry, mais également pour tentative d'assassinat sur un autre homme au cours d'une bagarre, à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) fin 2015. 

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Sa personnalité : le point central du procès

L'un des psychiatres ne l'estime "pas fou" mais plutôt _"psychotique, avec une personnalité inquiétante et dangereuse."_ Et conscient de ce qu'il faisait au moment où il a commis les faits, notamment les 28 coups de couteau qui ont tué Mostapha Hamadou. 

L'accusé écoute impassible, froid, les mains croisés. Il parle peu. Mais il reconnaît toutefois des pulsions de violence. D'une voix qui tremble, il avoue : "voir le sang me permet de récupérer le contrôle et de me soulager".

"Voir le sang permet de me soulager" - Adrien Bottollier, l'accusé

La personnalité du jeune homme est le point central du procès. "Il est froid, glacial" déclare un des avocats de la partie civile. De son côté, Aïcha Hamadou, la sœur de la victime, l'assure "il est malade" et confie ressentir de la haine mais aussi avoir "un peu peur".

La journée est notamment marquée par les interventions d'une psychologue, de deux psychiatres, d'une capitaine de police et d'un médecin légiste. Absolument tout est analysé, notamment sa passion pour les romans policiers et les personnages du Joker, qu'il imite parfois en se maquillant comme lui, et d'Hannibal Lecter.

Il se scarifie dès ses neuf ans

Le président de la cour veut comprendre ce crime et notamment ces 28 coups de couteau. Alors il revient sur la vie cabossée de cet ex-étudiant en psychologie, qui s'est toujours rêvé pompier. Plus jeune son père, avec qui il a aujourd'hui rompu les liens, l'oblige à dormir sur le paillasson et le maltraite. Dès l'âge de neuf ans, il s'auto-mutile en se taillant la peau, allant même quelques années plus tard jusqu'à s'asséner un coup de couteau, "pour sentir son cœur battre et se sentir vivant".
 

Au lycée, l'adolescent doit faire face à la maladie, une polyarthrite qui le "détruit" et l'empêchera d'aller vers une carrière de pompier. Il tente ensuite des études de médecine mais s'arrête rapidement puis se dirige vers une licence de psychologie à l'université de Chambéry mais ne va pratiquement jamais en cours. 

Il a étranglé son ancienne petite copine 

A la barre, se succèdent sa mère, sa cousine, quelques amies. Elles le décrivent comme aimant, attentionné. Pourtant, c'est bien le même homme qui a frappé et étranglé son ancienne petite copine jusqu'à lui faire perdre connaissance. Avec elle, il a entretenu une relation tumultueuse et a très mal vécu leur séparation.

Quand celle-ci vient témoigner à son tour, c'est le seul moment où Adrien Bottollier brise la carapace, esquisse un sourire, et essuie même quelques larmes. "C'est ça le vrai Adrien. Il ne parle pas beaucoup mais il est très angoissé", selon son avocate. Mais pour les autres, c'est un homme sans aucune empathie, qui n'a pas bronché lorsque le médecin légiste est revenu en détails sur le meurtre du parc du Verney, sur le premier coup de couteau planté dans l'œil de Mostapha Hamadou, et les vingt-sept autres qui ont suivi. 

Maitre Marie-Laure Martinez, avocate de l'accusé assure qu"Adrien ressent des émotions et qu'il a changé". Cela fait quatre ans qu'il est incarcéré à la prison d'Aiton. Le procès doit se tenir jusqu'à vendredi. 

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