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Après la mort de son fils, Séverine se bat "de toutes ses forces" pour sensibiliser aux risques des rodéos

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Il y a neuf mois à Libercourt, une course non autorisée de voitures, dans la zone industrielle, tournait au drame : un mort et cinq blessés. La mère de Dorian, un spectateur décédé dans l'accident, se bat pour que ces rassemblements ne soient plus possibles.

Séverine Vanaerde a perdu son fils Dorian, spectateur d'une course de vitesse à Libercourt. Séverine Vanaerde a perdu son fils Dorian, spectateur d'une course de vitesse à Libercourt.
Séverine Vanaerde a perdu son fils Dorian, spectateur d'une course de vitesse à Libercourt. © Radio France - Cécile Bidault

C'était le 11 septembre dernier : une course sauvage de voitures dans la zone industrielle de Libercourt, entre Lille et Lens, provoquait un terrible accident. Un véhicule lancé à vive allure a perdu le contrôle, et a percuté la foule, faisant cinq blessés et un mort. Dorian, 19 ans, originaire de Cysoing, était venu assister à la course avec des amis.  Sa mère, Séverine Vanaerde, se bat depuis pour sensibiliser aux risques de ces rassemblements.

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France Bleu Nord : diriez-vous aujourd'hui que votre fils a été victime d'un rodéo sauvage ?

Séverine Vanaerde : oui, il était spectateur, il ne faisait pas la course, je tiens à le préciser. Une voiture a perdu le contrôle par rapport à un scooter qui a déboîté devant lui. La voiture est venue heurter la bordure du trottoir et a heurté six personnes. Mon fils était avec quatre amis. Ils ont tous été blessés plus ou moins. Il y a eu trois blessés graves. Mon fils était dans le coma à l'arrivée des secours et il est décédé deux jours après. Quand nous sommes arrivés à l'hôpital le samedi, les médecins nous ont expliqué les différentes blessures. En terminant leurs phrases par "pronostic vital engagé". Et là, la terre s'écroule.

Malgré ce drame absolu, vous êtes aujourd'hui dans le combat, qu'est-ce qui vous anime ?

Je lui ai promis à l'hôpital. Je lui ai promis, quand il est décédé. De me battre de toutes mes forces pour essayer de faire bouger les lois, bouger le gouvernement parce que les lois existent. Les rodéos, les runs sauvages sont interdits. La police ne fait rien. Le préfet du Pas-de-Calais a pris des mesures les interdisant les vendredi, samedi et dimanche. Mais ça ne suffit pas. Je pense que les jeunes sont motivés par les belles voitures, la vitesse, l'adrénaline, mais ils ne se rendent pas compte du danger en cas de perte de contrôle du véhicule. 

Qu'est ce qu'il faut faire selon vous ?

Appliquer les lois, c'est simplement ça. C'est puni entre trois et cinq ans de prison, mais en général, les personnes sortent avec du sursis. Le sursis, ça équivaut à rien. Alors que moi, par exemple, mon fils, je l'ai perdu pour toujours. Je peux simplement aller au cimetière et me recueillir sur sa tombe. On a le projet de créer une association nationale, pour sensibiliser le maximum de personnes. Pour ces jeunes qui veulent avoir la vitesse, l'adrénaline, il faut que ce soit fait en sécurité, sur un circuit par exemple. En sécurité pour les pilotes mais aussi pour les spectateurs.

En tant que maman de victime, vous souhaitez aussi aller avec votre bâton de pèlerin sensibiliser les jeunes à ces dangers ?

Oui. Dès qu'on me donne le feu vert, il n'y a pas de souci. S'il faut aller voir les jeunes, leur expliquer, je sais de quoi je parle. J'ai perdu mon fils. Il venait d'avoir 19 ans. Il avait toute la vie devant lui. J'ai 47 ans et je me battrai jusqu'au bout. Je lui ai promis. Je l'ai promis à mon mari. Je l'ai promis à ma fille. C'est mon combat et je pense que c'est ce qui me fait tenir. 

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Séverine Vanaerde milite au sein du collectif Justice pour les victimes de la route.

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