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Après la découverte des tags antisémites, l'émotion est vive à Plœuc-L’Hermitage

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Deux jours après la découverte d'inscriptions antisémites et néonazies à Plœuc-L'Hermitage, l'émotion est encore vive dans cette commune des Côtes-d'Armor. Nombreux sont les habitants choqués par la profanation de ce site à la mémoire de la Résistance bretonne pendant la Seconde Guerre mondiale.

Plusieurs stèles commémoratives ont été taguées sur le site de la Butte Rouge à Plœuc-L’Hermitage. Plusieurs stèles commémoratives ont été taguées sur le site de la Butte Rouge à Plœuc-L’Hermitage.
Plusieurs stèles commémoratives ont été taguées sur le site de la Butte Rouge à Plœuc-L’Hermitage. © Radio France - Julien Prouvoyeur

Les yeux rougis par les larmes, Catherine Lechêne se tient devant la plaque commémorative à l'entrée de la Butte Rouge. "C'est terrible, ça me brise le cœur de voir ça". Elle est la coprésidente de l'association qui entretient ce site, un haut lieu de la Résistance bretonne. Pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1944, 55 martyrs, résistants et otages y ont été exécutés par les nazis. Ce samedi 15 juillet, des inscriptions antisémites et néonazies ont été découvertes sur l'ensemble des stèles commémoratives et des panneaux explicatifs du mémorial.

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Les inscriptions ont été découvertes samedi 15 juillet.
Les inscriptions ont été découvertes samedi 15 juillet. © Radio France - Julien Prouvoyeur

Le maire de cette commune des Côtes-d'Armor, Thibaut Guignard, est l'un des premiers à être arrivés sur les lieux samedi à la mi-journée : "Lorsque nous sommes remontés par le chemin des martyrs en direction des fosses communes, on s'est rapidement rendu compte que tous les panneaux avec les portraits des martyrs et toutes les stèles posées à l'emplacement des charniers avaient été méthodiquement tagués."

Tout le long de ce chemin de terre jusqu'aux stèles qui se trouvent plus loin dans la forêt de Lorge, on peut voir des croix gammées et des symboles nazis dessinés à la peinture rouge. Catherine Lechêne garde dans ses mains un album avec les photos des 55 personnes tuées ici : "Nous, ça fait plus de 30 ans et même 40 ans pour certains qu'on cherche à sauvegarder cette mémoire. Je pense justement à tous ces jeunes résistants qui ont donné leur vie pour la France. Qu'on les traite comme ça, encore en 2023, c'est honteux."

"Gagner face la haine"

"On rendra ce site encore plus beau", assure Catherine Lechêne. Très vite, après les premières constatations des gendarmes de la brigade de Moncontour, les panneaux tagués ont été enlevés. Thierry, l'époux de Catherine, s'est proposé de les nettoyer : "Je voulais enlever ça au plus vite, mais c'est quand même dur. Il faut frotter un peu sur le support sans l'abîmer. Je veux les remettre pour que les gens qui apprécient le site viennent se remémorer l'histoire, par respect pour ces résistants."

Thierry a rapidement nettoyé les panneaux avec les visages des 55 martyrs de la Butte Rouge.
Thierry a rapidement nettoyé les panneaux avec les visages des 55 martyrs de la Butte Rouge. © Radio France - Julien Prouvoyeur

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