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Amiens : deux ans de prison pour les deux agresseurs du Eat Burgers

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Les deux jeunes étrangers, qui avaient agressé en mai 2021 les gérants du fast-food "Eat Burger", rue de Noyon à Amiens, ont été condamnés ce mardi 5 juillet à deux ans de prison, ainsi qu'à deux ans d'interdiction du territoire français à l'issue de leur peine.

Deux ans de prison pour les agresseur du Eat Burger d'Amiens. Deux ans de prison pour les agresseur du Eat Burger d'Amiens.
Deux ans de prison pour les agresseur du Eat Burger d'Amiens. © Maxppp - Guillaume CLEMENT

Une condamnation de deux ans d'emprisonnement ainsi que deux ans d'interdiction du territoire français pour les agresseurs du "Eat Burger", et le versement de 600 euros à chacune des victimes. C'est la peine prononcée ce mardi 5 juillet par le tribunal correctionnel d'Amiens au procès des deux prévenus qui avaient violemment frappé en mai 2021 les gérants de ce restaurant fast-food, situé rue de Noyon, près de la gare. Reconnus coupables, les deux jeunes étrangers, l'un Guinéen, l'autre Sierra-Léonais, ont affirmé s'être défendu.

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"Deux ans, cela me parait proportionné, heureusement que la justice a répondu car aujourd'hui Patrick et Alain ont toujours des séquelles", a réagi l'avocate des victimes, Maitre Del Fondo. La peine de prison est également justifiée pour l'avocate de la défense, Maitre Zanovello, mais elle regrette l'interdiction du territoire français : "Quand on sait ce qu'ils ont vécu pour arriver en France, dont un qui a perdu un ami sur un canoé, je trouve qu'ils sont doublement sanctionnés."

Une agression, deux versions des faits

Pendant trois heures, les deux parties sont restées chacune sur leur position. Il y a eu des coups de donnés, certes, mais les deux prévenus ont persisté : ce sont les gérants qui se sont montrés menaçant en premier. Il est 23 heures quand les deux frères tirent le rideau de leur fast-food. Patrick, 46 ans, sort sur la terrasse après avoir aperçu deux individus dégrader du mobilier, notamment la vitrine. 

Il retourne à l'intérieur, compose le 17 et ressort avec une bombe à poivre, mais tout va très vite. Après une balayette, il se retrouve au sol, reçoit plusieurs coups de poing. Son frère ainé, Alain, 49 ans, vient à son secours, et subit le même sort. "Il m'a gazé, cela m'a mis en colère, et j'avais beaucoup bu", se justifie dans le box Ousmane, sweat-shirt rouge vif sur les épaules. A ses côtés, Sadou prend à son tour la parole : "Il a brandi un couteau, je lui ai donné deux, trois coups. on a roulé l'un sur l'autre, c'est cela qui l'a blessé." 

"Vous avez commis des violences, mais en légitime défense ?", interroge la juge. Les deux acquiescent. "Une version ahurissante !", attaque l'avocate des deux victimes. Ses clients ne sont pas présents, "encore trop choqués pour faire face à leurs agresseurs", plaide la jeune femme, avant d'ajouter qu'il n'y a jamais eu de couteau, et que la bombe à poivre n'a finalement pas fonctionné. "Les prévenus ont bien agressé [mes clients] au sol, avec des coups très violents", ajoute l'avocate. 

Traumatisme physique et psychologique

"Une pluie de coups", qui a laissé de nombreuses blessures aux deux victimes. L'avocate les a longuement listées. L'opération du poignet gauche et du nez, ainsi qu'une fracture à l'arcade sourcilière droite et un déplacement de vertèbre pour Patrick. Une fracture au niveau de l'épaule droite, et diverses lésions pour Alain. "Ils n'ont pas encore tourné la page, les séquelles physiques et psychologiques les empêchent de passer à autre chose", défend Maitre Del Fondo. A cela s'ajoute un préjudice économique important. Le restaurant "Eat Burger" est mis en difficulté suite à sa fermeture, à peine trois ans après le lancement du projet. 

De son côté, l'avocate de la défense rappelle le parcours difficile de ses clients. Ousmane, Guinéen de 21 ans, est arrivé en 2018 en France avant d'être pris en charge comme mineur étranger isolé. Il obtient ensuite un titre de séjour étudiant. Ce chemin de croix est arrêté net quand il est mis en garde à vue suite à l'agression. Sadou suivait lui une formation dans le bâtiment après avoir rejoint la France au terme d'un long périple depuis la Sierra-Léone, où son père a été assassiné.

Leur avocate met en avant leur volonté de s'intégrer, et ajoute : "Je ne vais pas plaider la légitime défense, mais pourquoi ne pas avoir attendu la police ?" Elle regrette que les deux frères soient absents pour répondre à cette question. Sa démonstration s'oriente ensuite sur le quartier de la gare, décrit comme souvent animé le soir, mal fréquenté aussi, ce qui met les commerçants à cran. 

Le ministère public avait requis une peine de prison de trois ans pour Sahou, en raison de son implication plus forte dans l'agression, et deux ans pour Ousmane. Ils ont maintenant dix jours pour faire appel. Une seconde audience se tiendra le 8 décembre prochain et portera sur l'indemnisation des deux victimes, au vue de leur préjudice physique et moral. 

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