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Agressions entre supporters : que se passe-t-il dans le monde du football rouennais et quevillais ?

Violences physiques, intimidations, insultes publiques, dégâts matériels. La tension monte ces derniers mois entre supporters quevillais et "hooligans rouennais". Que se passe-t-il dans le petit monde des supporters de football normands ?

Des violences qui inquiètent entre supporters quevillais et rouennais Des violences qui inquiètent entre supporters quevillais et rouennais
Des violences qui inquiètent entre supporters quevillais et rouennais © Radio France - Florent Vautier

En novembre 2022, des supporters de Quevilly-Rouen Métropole attaqués à la sortie de leur bus après un déplacement à Amiens, peu après, un local de supporters du "12 rouennais", un groupe lié au FC Rouen, est visité et saccagé. Plus récemment, le nom du fondateur d'un nouveau groupe "ultra" de Quevilly-Rouen Métropole, Magman, est tagué, suivi d'une insulte, sur la façade du stade Diochon.

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Un supporter et sa famille agressés début février

Une tension qui augmente, jusqu'à ce vendredi 3 février 2023, soir du match entre QRM et Guingamp. Après la victoire quevillaise, ce même jeune homme qui se fait appeler Magman est agressé, avec des proches, en rentrant chez eux. Il raconte être tombé sur plusieurs personnes, qui l'ont poursuivi. Ils voulaient, dit-il voler la "bâche", des Young Blocks, son groupe de supporters, symbole de la culture ultra. Sans succès, il ne l'avait pas sur lui. Mais sa mère, elle, est agressée et frappée. Elle a porté plainte, mais pas lui, répète-t-il. Une enquête est ouverte, confirme le procureur de la République de Rouen.

Quevilly-Rouen charge des "hooligans de Rouen"

Très vite, Quevilly-Rouen Métropole publie un communiqué, dans lequel il évoque des "individus se revendiquant du groupe Hooligans de Rouen" avant de condamner les évènements. Une manière de ne pas citer le FC Rouen, forcément pas très loin quand on parle de football rouennais. Le directeur général du club quevillais, Arnaud Saint-André est plus clair : "Il y a un faisceau d'indices, certains cris, qui laissent fortement penser qu'il s'agit du FC Rouen. On n'a pas d'antécédents avec d'autres clubs, il faut que cela cesse", nous explique-t-il.

Le FC Rouen évoque un "fait de société"

Mis en cause par ces déclarations, le FC Rouen, par la voix de son président, Charles Maarek, minimise ses responsabilités, car ces graves incidents ont lieu en-dehors des matches. "Je suis responsable, s'il y a des soucis pendant les matches, avec les supporters. Mais quand c'est dans la rue, et alors même que le FCR ou QRM ne jouent pas, que voulez-vous que Michel Mallet ou moi-même y puissions quelque-chose". Il ne nie pas que les fauteurs de troubles soient bien des supporters du FCR, "encore faut-il le prouver", précise-t-il. "On a de bonnes relations avec nos supporters, on gère, mais dans la rue, ce ne sont plus des supporters du FCR, ce sont des individus, c'est une question de sécurité publique." Charles Maarek répète clairement son soutien au supporter quevillais agressé et précise que ces agissements "débiles" n'ont rien à faire autour de son club.

"Les directions sont apaisées"

Reste que cette série d'événements inquiète de tous les côtés. Un drame peut-il arriver ? "C'est certain que quelques personnes vont réfléchir à deux fois avant de venir à Diochon", indique David Fouquet, qui a coaché Quevilly et le FC Rouen, et qui connaît donc très bien les deux clubs. "C'est mauvais pour le football, mais ce sport est aussi un peu une vitrine de la société", estime-t-il. "Maintenant on peut me dire que certains supporters rouennais peuvent se sentir chassés de leur stade, qu'ils ont perdu une forme de leur identité", cela étant renforcé par la création des Young Blocks, premier groupe à mentalité "ultra" de QRM. "Mais avant, Quevilly et le FCR jouaient en National, et ça se passait très bien. Les directions sont apaisées en ce moment, les deux clubs tournent bien. Il faudrait qu'ils trouvent un terrain d'entente, on peut travailler en harmonie tout en gardant son identité", clame David Fouquet, lançant un appel au calme, comme les deux clubs concernés.

Un renforcement de la sécurité au stade ?

Alors, faut-il renforcer la sécurité autour du stade Diochon, et lors des déplacements de supporters ? L'adjointe au maire de Rouen en charge des sports, Sarah Vauzelle, plaide pour un plus grand nombre de policiers sur l'agglomération, indépendamment du cas spécifique du sport, rappelant les relations, fraîches, de la ville avec le ministère de l'Intérieur. Du côté de la Métropole de Rouen, qui gère le stade, on évoque aussi un fait de société. David Lamiray, vice-président chargé des sports n'annonce pas un renforcement des effectifs policiers, renvoyant la balle du côté des clubs, en lien avec les renseignements policiers. Sur les réseaux sociaux, cette dernière agression n'a en tout cas pas mis fin aux différentes invectives.

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