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Affaire Mila : le procès de 13 personnes pour cyberharcèlement reprend à Paris ce lundi 21 juin

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Dix hommes et trois femmes âgés de 18 à 30 ans ont comparu jeudi 3 juin devant le tribunal correctionnel de Paris pour harcèlement en ligne et menaces de mort à l'encontre de Mila. La jeune Iséroise avait tenu des propos polémiques sur l'islam. Le procès a été renvoyé au lundi 21 et mardi 22 juin.

Mila, lors du procès de ses harceleurs présumés le 3 juin à Paris Mila, lors du procès de ses harceleurs présumés le 3 juin à Paris
Mila, lors du procès de ses harceleurs présumés le 3 juin à Paris © AFP - Bertrand GUAY

Le procès de treize personnes, jugées à Paris pour avoir cyberharcelé, voire menacé de mort, l'adolescente iséroise Mila après sa publication en novembre d'une vidéo polémique sur l'islam devenue virale, doit se poursuivre ce lundi 21 juin à 9 heures. Une deuxième journée d'audience est également prévue mardi 22 juin. Ce renvoi de quelques semaines a été décidé après une première journée d'audience le 3 juin avec l'examen de questions de procédure. Pendant quatre heures, le tribunal correctionnel de Paris s'est penché, lors d'une audience très technique, mais aux vertus pédagogiques sur le "rituel judiciaire" au temps des réseaux sociaux, sur des différents points de procédure soulevés par la défense.   

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Les prévenus, la défense, l'accusation lors du procès qui s'est ouvert le 3 juin à Paris dans l'affaire Mila
Les prévenus, la défense, l'accusation lors du procès qui s'est ouvert le 3 juin à Paris dans l'affaire Mila © AFP - BENOIT PEYRUCQ

L'annulation demandée pour certaines gardes à vue

Lors du premier jour d'audience le 3 juin, certains avocats des prévenus ont notamment demandé l'annulation des gardes à vue de leurs clients, et in fine leur convocation devant le tribunal, les jugeant irrégulières. Juan Branco, qui défend l'un des prévenus, Jordan L., a lui soulevé deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) portant sur le délit de harcèlement en ligne, créé par une loi en 2018, et qui vaut aux 13 jeunes hommes et femmes d'être renvoyés en correctionnelle. Le tribunal se prononcera donc ce 21 juin sur la transmission ou non à la Cour de cassation de ces QPC. 

Mila et son avocat Richard Malka (à droite)
Mila et son avocat Richard Malka (à droite) © AFP - Bertrand GUAY

"La peur change de camp. Plus nombreux on sera à l'ouvrir, plus on sera forts, puissants face à la menace et au harcèlement" - Mila, lors de la première journée d'audience le 3 juin

"Il n'y a pas d'anonymat. A partir du moment où on commet un crime sur internet, on peut être recherché, on peut être retrouvé et on peut être jugé devant un tribunal", a lancé à la sortie de l'audience Mila, cheveux clairs rasés au-dessus des oreilles et vêtue d'un haut rouge. "C'est pour cela qu'on est là aujourd'hui. Il est temps de le réaliser, de le dire : la peur change de camp. Plus nombreux on sera à l'ouvrir, plus on sera forts, puissants face à la menace et au harcèlement qui ne fera qu'empirer si on reste sans rien faire, si on continue à se soumettre", a-t-elle déclaré à la presse.   

Juan Branco, avocat d'un des prévenus, lors de l'audience du 3 juin
Juan Branco, avocat d'un des prévenus, lors de l'audience du 3 juin © AFP - BERTRAND GUAY

La jeune femme, qui vient de fêter ses 18 ans et défend son droit au blasphème, vit sous protection policière depuis la publication d'une première vidéo critiquant le Coran et l'islam en janvier 2020.  Mi-novembre, elle avait été victime d'un "raid" numérique après avoir publié sur le réseau social TikTok une nouvelle vidéo dans laquelle elle s'en prenait vertement à ses détracteurs : "Et dernière chose, surveillez votre pote Allah, s'il vous plaît. Parce que mes doigts dans son trou du cul, j'les ai toujours pas sortis".  

Plus de 100 000 messages haineux à l'encontre de la jeune fille

Selon son avocat Richard Malka, Mila "a reçu plus de 100.000 messages haineux et de menaces de mort lui promettant de se faire ligoter, découper, écarteler, lapider, décapiter avec des images de cercueil, des photo-montages de décapitation, de sa tête sanguinolente". Âgés de 18 à 30 ans et originaires de toute la France, les prévenus, pour la plupart sans antécédents judiciaires, comparaissent tous pour harcèlement en ligne. Certains sont également renvoyés pour menaces de mort et l'un d'eux pour menace de crime. 

Placés en garde à vue en février, mars ou avril, dans le cadre d'une enquête menée par le tout nouveau pôle national de lutte contre la haine en ligne, les prévenus avaient en grande partie reconnu être les auteurs du message pour lequel ils sont poursuivis. 

Ils encourent deux ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende pour le harcèlement en ligne, trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende pour les menaces de mort.  Deux personnes ont déjà été condamnées à des peines de prison pour avoir menacé de mort Mila.

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