Passer au contenu

Ado tué à Romans-sur-Isère : "La nuit, il y a un policier pour 11.700 habitants" dit le syndicat de police Alliance

Par

Le syndicat Alliance Police déplore le manque d'effectifs à Romans-sur-Isère après la mort d'un adolescent de 15 ans mardi. "On n'est pas étonnés et on est démunis", explique un policier de nuit dans la ville drômoise.

Police - photo d'illustration Police - photo d'illustration
Police - photo d'illustration © Radio France - Nathalie de Keyzer

Après la mort d'un adolescent de 15 ans à Romans-sur-Isère, tué d'un coup de couteau mardi soir dans le quartier de la Monnaie, le syndicat de police Alliance dénonce ce jeudi le manque d'effectifs au commissariat de la ville. Face à cette escalade de la violence, il faudrait de vrais postes en plus et pas seulement quelques renforts de CRS au coup par coup, voilà ce que dit Denis Iglésias. Il a été policier de nuit pendant 15 ans à Romans-sur-Isère et il est secrétaire national adjoint du syndicat de police Alliance Nuit.

"Voir quatre collègues dans une voiture la nuit à Romans-sur-Isère"

"Il faut savoir que Romans-sur-Isère et Bourg-de-Péage, c'est une circonscription de 46.800 habitants. La nuit, vous avez quatre collègues pour assurer la sécurité des personnes et des biens. Ça fait un policier pour 11.700 habitants, souligne-t-il. Donc moi, je veux bien. On nous parle de choc d'autorité, on fait des réunions. Mais le véritable choc, c'est de voir quatre collègues dans une voiture la nuit à Romans-sur-Isère, où ça pète tous les soirs. Et moi, mes collègues sont totalement démunis."

Pour le policier, ce manque d'effectifs ne permet plus de faire le travail correctement. "Nos collègues ne peuvent plus rentrer dans le quartier de la Monnaie sans être caillassés, même chose à Valence pour les quartiers du Plan ou de Fonbarlettes, assure-t-il. La difficulté, c'est que les jeunes, on ne les connaît plus. Il y a quelques années, il n'y avait pas forcément que l'anti-délinquance, il y avait aussi, on va dire, de la prévention. On pouvait discuter avec les jeunes. Maintenant, ce n'est plus le cas."

"Romans-sur-Isère, ça va devenir Grenoble, et Grenoble c'est devenu Marseille depuis quelque temps"

Autre élément souligné par le responsable syndical, l'utilisation systématique des armes dans le quartier. "Il y a les anciens (du quartier, ndlr) qui sont venus nous voir, qui ont dit : 'il y a quelques années, lorsqu'il y avait une bagarre, ça se tapait à coups de poings'. Maintenant, c'est systématiquement l'usage d'armes blanches ou d'armes à feu. En fait, il faut vraiment faire quelque chose. Parce que, à ce rythme-là, à Romans-sur-Isère, ça va devenir Grenoble et Grenoble, c'est devenu Marseille depuis quelque temps".

Pour Denis Iglésias, l'État n'agit qu'en réaction aux violences, pas en amont. Par exemple, une cinquantaine de CRS étaient en renfort ce mercredi soir dans le quartier. "On nous envoie des effectifs, on va dire des CRS, des brigades anticriminalité qui viennent de droite et gauche, mais nous, c'est vraiment des effectifs de manière pérenne qu'il nous faut. Le fait d'avoir plusieurs équipages, de pouvoir passer régulièrement à tel ou tel endroit. Forcément, les individus vont voir la police, ils vont voir du bleu concrètement et ils vont peut-être réfléchir à deux fois, alors qu'actuellement là, ils se sentent en totale impunité."

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

undefined