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Abbeville : six mois après le meurtre de Steven Dairaine, sa famille "n'a aucune nouvelle" de l'enquête

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Six mois après la mort de Steven Dairaine, tué par balles alors qu'il travaillait près d’un cours d’eau à Abbeville, sa soeur prend la parole sur France Bleu Picardie. Elle déplore l'absence totale d'information de la justice.

Six mois après sa mort, les proches de Steven Dairaine attendent toujours des réponses de la justice. Six mois après sa mort, les proches de Steven Dairaine attendent toujours des réponses de la justice.
Six mois après sa mort, les proches de Steven Dairaine attendent toujours des réponses de la justice. - Photo fournie par la famille

Il y a six mois jour pour jour, le 16 novembre 2022, Steven Dairaine était tué par balles, alors que le salarié de la communauté d'agglomération de la Baie de Somme intervenait près d'un cours d'eau. Le corps du principal suspect, un membre éloigné de la famille qui travaillait également pour la CABS, était lui retrouvé une dizaine de jours plus tard, dans des marais du quartier Mautort à Abbeville.

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Si le décès du jeune homme avait causé un fort émoi dans la commune avec plusieurs centaines de participants à une marche blanche, depuis, l'enquête se poursuit. "On attend des réponses pour essayer d'avancer, mais on n'en a pas", déplore la soeur de Steven, Soraya Dairaine, au micro de France Bleu Picardie.

France Bleu Picardie : Six mois après le décès de votre frère, comment vous sentez-vous, vous et votre famille ?

Soraya Dairaine : Notre famille est partagée entre plusieurs émotions. Forcément la tristesse et la douleur, mais aussi un peu de colère et d'incompréhension puisque six mois après, on n'a toujours pas de nouvelles de la justice. On n'a pas récupéré les affaires de mon frère et aujourd'hui, on a zéro réponse. On ne sait pas vraiment ce qu'il s'est passé, pourquoi. On n'a aucune nouvelle. On me répond qu'on va me recontacter. Je devais avoir un retour en février, j'ai relancé en mars, en avril, début mai. On est mi-mai, je n'ai toujours pas de retour de leur part.

Cette absence de réponse est dure à vivre ?

C'est assez dur à vivre pour notre famille. Le deuil, cela se fait en plusieurs étapes et là nous avons une étape supplémentaire, l'attente. Finalement, c'est comme si on était un peu suspendus, on attend des réponses pour essayer d'avancer, mais on n'en a pas. On voudrait juste pouvoir reprendre une vie « normale », entre guillemets, puisque notre vie ne sera plus jamais normale, mais au moins ne plus avoir à se poser la question de : "quand va-t-on nous solliciter, quand aura-t-on des réponses ?" Six mois, c'est à la fois court et long. Depuis, nos nuits sont courtes, nos journées sont longues. C'est long six mois sans quelqu'un que l'on aime.

"On a perdu une partie de nous"

On a perdu une partie de nous, que ce soit mes parents, mes soeurs, sa chérie, mes nièces, ma fille, les amis. On enlève mon frère, mais cela a un impact sur énormément de personnes autour. Il faut qu'on apprenne à se reconstruire et six mois après, on va toujours mal. On sourit et on essaye de faire face, mais tant qu'on ne pourra pas fermer ce chapitre avec la justice, on ne pourra pas aller mieux.

La justice détient encore des objets de votre frère ?

Ils ont des objets sous scellés. Ce sont des objets qui peuvent paraître futiles, mais ce sont ses bijoux, son téléphone, son portefeuille. Ce sont des choses qui étaient sur lui, auxquelles il tenait, donc nous y tenons aussi. Forcément, on a envie de récupérer un petit bout de lui.

Le principal suspect est mort, votre attente est-elle liée selon vous ?

L'affaire se terminera en non lieu, il n'y aura pas de procès, on est d'accord là dessus. Je comprends que le dossier ne soit pas important, peut-être, pour la justice, mais en fait pour la famille, pour nous, c'est très important. Ce n'est pas un dossier parmi tant d'autres qui doit prendre la poussière, c'est un être humain et c'est une famille derrière. On a besoin qu'on nous réponde et qu'on ne nous oublie pas. Parce que les familles des victimes, finalement, on les laisse un peu sur le carreau, et c'est ce qui met en colère.

Ce mardi sera une date particulière ?

Chez nous, depuis le mois de novembre, tous les 16 de chaque mois sont difficiles. Mais en fait, des dates, il y en a tout le temps. Ma belle sœur a fêté ce qui aurait dû être leur huit ans d'amour, pour elle, c'est une date compliquée. Pour les enfants, l'anniversaire sans tonton, c'est compliqué. Tout devient compliqué.

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