Passer au contenu
Publicité

Tri des biodéchets : qu'en est-il dans les Landes ?

Par

Depuis ce 1er janvier 2024, la loi impose aux collectivités de proposer des solutions aux habitants pour trier leurs biodéchets, les restes de repas, les sachets de thé, etc. Qu'en est-il dans les Landes ? Quels sont les dispositifs existants ? France Bleu Gascogne fait le point.

Les biodéchets représentent un tiers de notre poubelle. Photo d'illustration. Les biodéchets représentent un tiers de notre poubelle. Photo d'illustration.
Les biodéchets représentent un tiers de notre poubelle. Photo d'illustration. © Maxppp - VALLAURI Nicolas - PHOTOPQR/LA PROVENCE/MAXPPP

Vous avez peut-être récemment ajouté une poubelle à votre collection dans votre cuisine. Celle-ci, destinée à recueillir les biodéchets : épluchures, coquilles d'œufs, marc de café, restes de repas. Ils représentent un tiers de notre poubelle, c'est-à-dire 83 kilos par Français chaque année. Depuis ce 1er janvier 2024, leur tri est obligatoire. Les collectivités sont dans l'obligation de proposer une solution aux habitants pour les trier. D'après des chiffres du ministère de la Transition écologique, en réalité, moins de la moitié des Français, seuls 40% (27 millions) y auront accès cette année. Dans les Landes, c'est hétérogène.

Publicité

Une seule collecte organisée dans les Landes

Quand on parle de tri, on peut penser naturellement qu'une nouvelle collecte allait être mise en place, comme c'est le cas les poubelles grises, jaunes et le verre. Il n'y en aura quasiment pas dans les Landes, excepté sur la côte Sud. Le Sitcom (Syndicat intercommunal pour la collecte et le traitement des déchets ménagers et assimilés) Côte Sud des Landes est le seul syndicat à avoir opté pour cette option. "120 points de collecte sont opérationnels depuis le 2 janvier, relate son directeur, Thomas Vachey. 180 autres vont être installés d'ici l'été. Notre territoire sera alors équipé de 300 bornes". Les biodéchets seront ramassés au moins une fois par semaine. Cette fréquence pourra augmenter selon les besoins en période estivale.

Pour les maisons, ceux qui ont un extérieur, le Sitcom va continuer à distribuer des composteurs individuels. C'est l'autre option, elle a été choisie partout ailleurs dans les Landes, par les autres syndicats intercommunaux chargés de la gestion des déchets. Tous distribuent des composteurs individuels depuis plusieurs années. S'y ajoutent des composteurs partagés, installés là dans les résidences ou au pied des immeubles.

250 composteurs partagés d'ici trois ans dans le Marsan

Alors qu'en est-il dans les territoires où aucune collecte ne sera effectuée ? Y a-t-il beaucoup de composteurs ? En Chalosse, plus de 300 composteurs individuels ont été distribués depuis 2005. Des chiffres donnés par le Sietom de Chalosse. 300 composteurs, sur 35.000 foyers. Cela va donc continuer, s'intensifier même, nous dit le Sietom. Qui est aussi en train d'équiper tous les collèges, ce sera fait d'ici à la fin de l'année. En outre, dans les 14 communes les plus importantes, Hagetmau, St-Sever, Tartas, entre autres, là, ce sont des composteurs partagés qui vont être installés.

Sur le territoire du Sictom du Marsan, les 81 communes, il y en a actuellement 46 de ces composteurs partagés. Comme celui dans le centre-ville de Mont-de-Marsan par exemple, derrière le parking St-Roch (une carte les répertorie sur le site internet du Sictom). Là aussi, "le développement va s'accélérer, étaie la directrice du Sictom, Stéphanie Gonzalo. L'idée, c'est qu'il y en ait 250 d'ici trois ans". Minimum un par quartier, accessible facilement, à tout le monde. Quant aux composteurs individuels dans le Marsan, "on en est aujourd'hui à 15.000. L'objectif c'est d'en distribuer encore 9000" ajoute la directrice.

Pourquoi ces variantes ?

Le département est rural, beaucoup d'habitations en maison, avec du terrain, des extérieurs, des poules pour certains (et là le compost est très utile). Les collectes, cela n'est donc pas le plus approprié, ont expliqué plusieurs syndicats. "Beaucoup de distance, pour peu de volumes", résume la directrice du Sictom du Marsan.

De plus, cela coûte cher. "Il y en a pour plusieurs millions d'euros", souligne le directeur du Sitcom Côte Sud des Landes. Thomas Vachey développe : "Nous avons fait preuve de pragmatisme, nous voulions une solution pour chaque habitant. Et la collecte nous semblait la plus appropriée pour les habitats collectifs. C'est un investissement. Mais sur le long terme, on espère que les coûts de gestion vont diminuer, du fait de la diminution des déchets."

"Stocker des crevettes un mois, cela va poser problème"

Le Sictom du Marsan a aussi fait le calcul. "L'étude qu'on a menée sur la collecte des biodéchets chiffrait à environ deux millions d'euros, raconte Aloïs Armand, responsable communication et prévention. Son service gère les biodéchets. Sachant que ce budget aurait ensuite dû être répercuté au niveau des usagers, c'est-à-dire une hausse importante de la taxe d'enlèvements des ordures ménagères, ce que l'on ne voulait pas."

Le Sictom a aussi fait le ratio entre les quantités et la fréquence de collecte. "À quantité à peu près égale, pour la collecte sélective, on peut passer tous les 15 jours parce qu'il n'y a pas de développement d'odeurs, de nuisibles etc., décrit Aloïs Armand. Pour les biodéchets, si on vous dit de stocker des crevettes, que l'on passe une fois par mois ou tous les deux mois, cela poser problème."

Cela peut être intéressant de prendre le pli. La prochaine étape, à moyen terme, pourrait être la mise en place d'une tarification incitative. C'est-à-dire : plus vous avez de poubelles, plus vous payez. Les biodéchets permettent de faire du compost, utile pour les plantes par exemple. Mais aussi de l'électricité, du gaz.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined