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Sécheresse : "La Semoy, ce n’est plus qu’une rivière de pierres"

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Le thermomètre est au plus haut et les cours d'eau sont au plus bas. La sécheresse affecte les rivières de Champagne-Ardenne.

Le débit de la Semoy est 8 fois inférieur à la moyenne des 55 derniers mois de juillet Le débit de la Semoy est 8 fois inférieur à la moyenne des 55 derniers mois de juillet
Le débit de la Semoy est 8 fois inférieur à la moyenne des 55 derniers mois de juillet © Radio France - Alexandre Blanc

Une trentaine de centimètres de profondeur seulement pour la Marne à Damery ou la Semoy à Haulmé, dans les Ardennes. Avec 1,5 mètre cube par seconde, le débit actuel de la Semoy à Haulmé est 8 fois inférieur à la moyenne des mois de juillet de ces 55 dernières années. La sécheresse et l'augmentation des températures des cours d'eau inquiète les pêcheurs. Le président de la fédération de pêche des Ardennes plaide pour une réflexion globale.

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Michel Adam, président de la Fédération de pêche des Ardennes, et Jean-Paul Landurieux, président de l'association de pêche de Thilay, n'avaient pas vu la Semoy si basse depuis 1976
Michel Adam, président de la Fédération de pêche des Ardennes, et Jean-Paul Landurieux, président de l'association de pêche de Thilay, n'avaient pas vu la Semoy si basse depuis 1976 © Radio France - Alexandre Blanc

"Ce n’est plus une rivière avec des poissons mais une rivière de pierres", se désole Michel Adam, président de la fédération de pêche du Grand-Est et des Ardennes. À Naux, sur la commune de Thilay, le président de l’association pour la pêche et la protection du milieu aquatique la Truite, Jean-Paul Landurieux, confirme le caractère exceptionnel de la situation : "Il n’y a que 25 centimètres alors que la normale à cette période est de 60 à 80 centimètres. Je n’ai pas vu ça depuis 1976".

Truites et brochets se cachent 

Les salmonidés (ombres et truites), et même les brochets, préfèrent les courants plus rapides et les eaux plus profondes. Ils ne s’aventurent presque plus à Thilay où les renoncules puisent le peu d’oxygène restant et où l’eau affiche 26 degrés. Un degré de plus et la température est mortelle pour les salmonidés

Restent les petits chevesnes, bourrés d’arêtes. Et les gobies, une espèce asiatique qui s’acclimate et concurrence les espèces locales. "Les gobies se nourrisent des œufs des autres poissons et se reproduisent deux ou trois fois par saison", précise Michel Adam, le président de la fédération de pêche des Ardennes. 

Pas de solution d'urgence, il faut une réflexion globale 

Il n'y a pas grand-chose à faire pour venir en aide aux truites et aux brochets. "Les pêches de sauvetage ne peuvent être que localisées, on ne pourra pas intervenir partout", se désole Michel Adam. Le président de la fédération de pêche des Ardennes envisage même de demander au préfet de prendre un arrêté pour interdire la pêche afin de laisser tranquilles les populations de poissons déjà fragilisées. 

Pour le patron des pêcheurs ardennais, ce problème récurrent devrait susciter une table ronde sur l’amélioration des rivières. Au-delà du manque de précipitation et de la question du réchauffement climatique, Michel Adam estime que des solutions pratiques peuvent se dégager pour améliorer l’état des rivières, à condition de réunir les acteurs concernés : changer les pratiques agricoles en diminuant les cultures grandes consommatrices d’eau, réduire les rejets polluants et notamment les eaux d’égout des villages de la vallée de la Semoy et installer des stations d’épuration

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