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Sécheresse en Gironde : un pêcheur marche dans le lit d'un ruisseau asséché, "c'est une catastrophe"

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La France est confrontée à une sécheresse "exceptionnelle", la pire de l’histoire du pays. Elle assèche les cours d’eau et la Gironde n'est pas épargnée. "Il n'y a plus une goutte d'eau, il n'y a plus de poisson, tout est mort", se désole Bruno Guillet, le président des pêcheurs abzacais.

Bruno Guillet, président des pêcheurs abzacais, marche dans le lit du Palais, un ruisseau à sec dans le Libournais. Bruno Guillet, président des pêcheurs abzacais, marche dans le lit du Palais, un ruisseau à sec dans le Libournais.
Bruno Guillet, président des pêcheurs abzacais, marche dans le lit du Palais, un ruisseau à sec dans le Libournais. © Radio France - Jules Brelaz

La Première ministre Elisabeth Borne a annoncé l'activation d'une cellule interministérielle de crise, vendredi 5 août, pour coordonner les moyens de l'Etat face à la période de "sécheresse exceptionnelle" que traverse la France. En Gironde, de nombreux cours d'eau atteignent des niveaux critiques. Le débit de la Garonne est "extrêmement bas". Certains ruisseaux se retrouvent même à sec. C'est le cas du Palais, à Abzac, entre Coutras et Libourne. Une catastrophe pour Bruno Guillet, le président de l’association des pêcheurs abzacais. Premier permis à 6 ans, aujourd’hui âgé de 53 ans, il n’en revient pas.

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Du jamais vu

"Alors là, on est en plein dans le lit du Palais." Bruno Guillet, le président de l'association des pêcheurs abzacais, marche à l'endroit où il a l'habitude de taquiner la truite et le gardon. "Sur des centaines de mètres, il n'y a plus une seule goutte d'eau. Vous pouvez constater qu'il y a que les cailloux et les galets. Il n'y a plus un poil d'eau. Il n'y a plus de vie, il n'y a plus d'insectes, il n'y a plus de poissons, il n'y a plus rien."

Ça fait 50 ans, je ne l'ai jamais vu dans cet état-là, surtout à cette époque-là

Dans le Palais asséché subsistent quelques poches d'eau. "Il n'y a pas assez d'oxygène pour les poissons".
Dans le Palais asséché subsistent quelques poches d'eau. "Il n'y a pas assez d'oxygène pour les poissons". © Radio France - Jules Brelaz

"Ça fait mal au cœur" 

Premier permis de pêche à 6 ans, Bruno Guillet est un enfant du pays. Imprimeur de métier, il a appris à pêcher avec son grand-père, son père et son frère sur ce même Palais. "En sortant de l'école, on était tout le temps sur le ruisseau. Même les anciens, quand je discute avec eux, ils n'ont jamais vu une sécheresse pareille". Là où l'eau atteint normalement, 30 à 50 cm de hauteur, il n'y a plus rien. "Ça fait mal au cœur parce que c'est un ruisseau qu'on entretient. En hiver, on lâche des truites pour l'ouverture de la saison au mois de mars. C'est un ruisseau où il y a tout le temps du monde qui vient pêcher ou se promener dans la nature. Et là, il n'y a plus personne."

Pour sauver les poissons encore en vie dans les quelques flaques d'eau restantes, les pêcheurs abzacais ont fait appel aux gardes de la Fédération départementale, seuls habilités à effectuer une pêche de sauvegarde. 

Les poissons encore en vie n'ont plus assez d'oxygène et l'eau est trop chaude pour eux

Le 3 août dernier, des goujons, des chevesnes, des anguilles, des black bass et des sandres ont ainsi pu être sauvés et transportés dans la rivière voisine, l'Isle. 

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