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Pourquoi le projet d'hydrogène vert TotalEnergies à Saran sème la discorde à la Métropole

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TotalEnergies veut créer à Saran, à côté de l'UTOM, une station de production/distribution d'hydrogène vert pour poids-lourds. Dossier poussé par la Métropole, mais que dénonce la ville de Saran, sur le fond et la sur la forme, et alors que Deret a son propre projet hydrogène, également à Saran.

C'est le seul visuel que TotalEnergies a fourni à la commune de Saran concernant ce projet d'hydrogène vert C'est le seul visuel que TotalEnergies a fourni à la commune de Saran concernant ce projet d'hydrogène vert
C'est le seul visuel que TotalEnergies a fourni à la commune de Saran concernant ce projet d'hydrogène vert - Source : TotalEnergies - DR

Un projet d'hydrogène vert sème la discorde chez les élus de la Métropole d'Orléans. Le groupe TotalEnergies veut créer à Saran une station à la fois de production et de distribution d'hydrogène vert - juste à côté de l'UTOM, l'unité de traitement des ordures ménagères, dont la chaleur serait réutilisée pour fabriquer cet hydrogène. Cette implantation nécessite une modification du plan local d'urbanisme métropolitain (PLUM). Serge Grouard, le président (LR) de la Métropole, veut aller très vite - dès juillet - mais les élus saranais ne l'entendent pas de cette oreille.

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Deret a également un projet de station hydrogène à Saran

Le point de départ de ce projet, c'est la perspective que l'hydrogène succède au diesel comme carburant utilisé par les poids-lourds de transport de marchandises longue distance. TotalEnergies a l'ambition de créer, d'ici 2030, 150 stations hydrogène en Europe, dont l'une à Saran, pour l'axe Bénélux-Paris-Bordeaux-Espagne. "Pourquoi Saran ? parce que c'est près de l'autoroute A10, et qu'il y a la possibilité de produire de l'hydrogène à partir de la chaleur dégagée par l'UTOM, selon un circuit très court, particulièrement vertueux", s'est enthousiasmé, Serge Grouard, lors du dernier conseil métropolitain, le 26 janvier dernier.

Maryvonne Hautin, la maire (PCF) de Saran, ne partage pas cet enthousiasme. D'abord en raison du lieu envisagé. "Ce n'est pas le lieu idéal, proteste-t-elle, car c'est un lieu déjà très encombré et problématique pour l'entrée de ville - c'est justement pour cette raison que nous avons œuvré pour la création d'un échangeur à Gidy sur l'A10 (actuellement en construction). Quand on nous dit qu'il n'y aura qu'une dizaine de camions par jour qui fréquenteront cette station, on nous prend pour des idiots !" Et puis, révèle-t-elle, il y a un autre projet de station hydrogène (mais sans production) à Saran, porté cette fois par l'entreprise Deret, au centre routier du Pôle 45. "Nous travaillons depuis plusieurs mois avec Deret là-dessus, et on voit mal comment il y aurait 2 stations d'hydrogène à Saran..."

La métropole peut-elle passer en force ?

L'autre raison du courroux de Maryvonne Hautin porte sur la forme. Le projet de TotalEnergies est en effet très peu détaillé. "Cela tient en quelques pages, qui expliquent surtout ce qu'est l'hydrogène, indique l'élue. Mais rien sur le montant des investissements, les délais de construction, les chiffres de fréquentation, les créations d'emploi... C'est tout de même un peu léger pour se faire une idée." Or, justement, Serge Grouard souhaite que les élus métropolitains se prononcent très rapidement, car "sinon, ce projet ira ailleurs" a-t-il justifié en séance publique. Cette exigence de rapidité - qui correspond peut-être aussi à la volonté de TotalEnergies de bénéficier du soutien de l'Ademe (L'agence de la transition écologique) - s'est déjà traduite par l'envoi de la modification du PLUM à la Mission régionale d'autorité environnementale, qui a donné un avis positif le 18 janvier, "alors même que nous avions écrit, par mail, le 23 septembre dernier, que la commune s'opposait à cette modification", dénonce Maryvonne Hautin.

La prochaine étape est de convoquer une enquête publique : la maire de Saran a écrit, le 2 février, à l'ensemble des élus métropolitains pour exiger que la Métropole renonce à cette procédure. Serge Grouard peut-il "passer en force" ? Juridiquement, oui, car les communes n'ont pas de droit de veto sur une modification du PLUM et parce que le terrain visé par TotalEnergies appartient à la Métropole. Mais politiquement, cela semble plus compliqué, car peu conforme à l'esprit du "contrat de gouvernance" adopté récemment par la métropole, et qui prévoit de respecter la souveraineté des communes. De son côté, TotalEnergies n'a pas répondu aux sollicitations de France Bleu Orléans.

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