Maisons fissurées par la sécheresse : le combat des habitants des Deux-Sèvres pour se faire indemniser
C'est l'une des conséquences de la sécheresse : des fissures apparaissent sur les murs des maisons. C'est ce qu'on appelle le phénomène de "retrait-gonflement des argiles", des sols argileux nombreux en Deux-Sèvres. Un combat quotidien pour les habitants, pour se faire indemniser.
Depuis plusieurs années, elles sont de plus en plus nombreuses et de plus en plus visibles avec la sécheresse : des fissures apparaissent sur les murs des maisons. C'est ce qu'on appelle le phénomène de "retrait-gonflement des argiles", des sols argileux nombreux en Deux-Sèvres. Lors des sécheresses estivales, des fissures se forment dans le sol et lorsqu'arrive l'hiver, les sols se gorgent d'eau, ce qui provoque les mouvements de terrains et donc les fissures sur les bâtisses. Dans le Poitou et particulièrement le département des Deux-Sèvres, le phénomène est de plus en plus fréquent.
Dans le salon de Véronique, sur la commune de Champdeniers dans les Deux-Sèvres, les fissures sont bien visibles puisqu'elles font sauter la tapisserie : "La fissure la plus importante, c'est celle qui est à l'angle de la porte fenêtre qui, aujourd'hui, fait à peu près 1 centimètres de large." Dans sa maison, les premières fissures sont apparues en 2019. Elles sont maintenant de différentes tailles et s'enchaînent au fil des pièces. Les conséquences sont concrètes : elle ne peut plus ouvrir l'une de ses porte-fenêtre qui donne sur la terrasse.
Dans le jardin, le sol argileux sur lequel est construit la maison et ses conséquences sont bien visibles : une fissure s'étend sur plusieurs mètres, de l'entrée de la propriété jusqu'à la terrasse en passant sous le salon. Dès les premières fissures, Véronique a bien-sûr appelé son assureur : "C'est là qu'on nous a dit : "Si vous pensez que ça vient du phénomène de retrait gonflement des terres, on ne peut pas agir. Il nous faut absolument un arrêté de catastrophe naturelle."
L'arrêté de catastrophe naturelle sinon rien
Ces arrêtés ont bien été pris mais tous autour de la commune Champdeniers où vit Véronique : "Depuis le mois de juillet, il y a eu trois communes autour de nous qui ont été reconnues, dans un rayon de dix kilomètres. Ces communes ont été reconnues au titre de catastrophe naturelle pendant l'année 2021 et pas Champdeniers."
Pour qu'une commune soit reconnue en état de catastrophe naturelle, elle doit remplir de nombreux critères spécifiques liés à la nature des sols et aux fortes chaleurs. Ces critères sont définis par l'État sur le site Géorisques. Des critères bien trop pointilleux pour l'Association des sinistrés de la sécheresse sur les maisons bâties des Deux-Sèvres (ASSPB79).
Ne surtout pas prévenir son assurance tout de suite
"S'il n'y a pas d'arrêté de catastrophe naturelle, l'assureur ne va pas prendre en charge les travaux. Si par exemple, il y a un arrêté un an après, l'assurance va venir vous dire 'Vous nous aviez dit que vos fissures étaient apparues avant donc ce n'est pas pendant la catastrophe naturelle décrétée'. Il ne faut surtout pas prévenir son assurance tout de suite, il faut attendre !", explique Fabienne Gilliard est la secrétaire de l'association.
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