Passer au contenu
Publicité

Les pêcheurs de Capbreton vont pouvoir retourner en mer après 30 jours bloqués au port

Par

Pendant un mois, tous les bateaux de pêche de plus de 8 mètres, utilisant des filets, ont dû rester à quai afin de protéger les dauphins des prises accidentelles. Dans la nuit de mardi à mercredi, ils pourront reprendre leur activité de pêche.

Le marché aux poissons du port de Capbreton. Le marché aux poissons du port de Capbreton.
Le marché aux poissons du port de Capbreton. © Radio France - Paul Ferrier

À minuit, cette nuit de mardi à mercredi, les bateaux de pêche de Capbreton pourront enfin reprendre la mer. Depuis 30 jours, tous les bateaux de pêche de plus de 8 mètres, utilisant des filets, ont été contraints de rester à quai. Cette pause forcée découle d'une décision gouvernementale, renforcée par la saisie du Conseil d'État par des associations de défense de l'environnement, visant à protéger les dauphins et autres cétacés des prises accidentelles dans les filets des pêcheurs. Ce mois sans pêche s'achève avec, selon les points de vue, de la satisfaction ou de l'amertume.

Publicité

Reprise en pleine tempête

Si sur le papier les pêcheurs vont de nouveau pouvoir sortir du port, il va d'abord falloir compter sur la météo ces prochains jours qui ne s'annonce pas très favorable. "La météo va nous bloquer. C'est magnifique… Trente jours d'arrêt et maintenant, on va se choper huit jours de mauvais temps", ironise avec amertume Frank Duhaa, patron pêcheur du bateau Arc-en-ciel amarré au port de Capbreton.

Ainsi, cette reprise d'activité s'annonce difficile pour le patron pêcheur, qui exprime ses inquiétudes quant à sa situation financière après un mois d'arrêt forcé : "Financièrement, rien ne va. On sait qu'on va être indemnisé, mais pour l'instant les dossiers ne sont même pas montés. Tout le monde a des crédits, des loyers, on vit au jour le jour presque".

"On a arrêté 30 jours pour rien du tout"

Frank Duhaa est d'autant plus amer que pour lui, cette pause pour les dauphins, ne sert à rien. "Dans les dix premiers jours, il est tombé 77 dauphins et personne n'en parle. Et on était à la maison. On nous a arrêtés trente jours pour rien du tout". Le patron pêcheur pointe du doigt la pêche industrielle au large qui ratisse la nourriture des dauphins, obligés selon lui de se rapprocher des côtes pour trouver leur nourriture.

Un bilan plutôt à la fin du printemps

Philippe Garcia, président de l'association Défense des milieux aquatiques, l'une des associations qui a porté cette interdiction de pêche devant le Conseil d'État pour faire tomber les dérogations, confirme la survenue d'échouages durant cette période de fermeture. Mais il n'en tire pas encore de conclusion. C'est trop tôt pour lui : "On a évidemment des échouages au jour le jour qui ont été collectés, mais il n'y a pas de comparaison possible pour l'instant avec les années précédentes parce qu'il nous manque beaucoup d'informations".

Pour autant, le militant se projette déjà sur les prochaines années. En effet, l'arrêté imposant cette fermeture prévoit également la fermeture de la pêche dans le Golfe de Gascogne en 2025 et en 2026. "Toute la question qui se pose, c'est : est-ce que cette fermeture sera suffisante ou bien, est-ce que nous les associations, on va repartir au combat pour demander un rallongement de la durée. Cela, on ne le fera que lorsqu'on aura des éléments factuels".

Le président de l'association Défense des milieux aquatiques renvoie à la fin du printemps pour un bilan complet et les pêcheurs craignent évidemment cette suite déjà annoncée.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined