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"Le pollen, ça sera toute l'année" : le pollinarium de Dordogne en première ligne du réchauffement climatique

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Les jardiniers du pollinarium de Dordogne ont remarqué que le pollen arrivait de plus en plus tôt dans l'année à cause du dérèglement climatique. Un constat inquiétant alors que 50% de la population sera allergique d'ici à 2050 selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Les deux jardiniers communiquent souvent avec cette allergologue pour travailler au plus proche des périodes de pollinisation. Les deux jardiniers communiquent souvent avec cette allergologue pour travailler au plus proche des périodes de pollinisation.
Les deux jardiniers communiquent souvent avec cette allergologue pour travailler au plus proche des périodes de pollinisation. © Radio France - Matthieu Bonhoure

Dans l'allée entourée de verdure du pollinarium de Dordogne à Antonne-et-Trigonant, au sein du centre hospitalier Lanmary, les plantes sont nombreuses à produire du pollen, malgré la grisaille et la pluie. Les deux jardiniers qui s'occupent de cet endroit ont remarqué que les cycles de pollinisation ont changé en l'espace de quelques années. Ils tiennent un registre des périodes où les plantes arrivent à maturation, et ils l'envoient aux abonnés de leur newsletter pour les prévenir de la hausse du pollen.

Du pollen plus longtemps pendant l'année

Devant son petit bureau, Bruno Dupuy, s'installe dans le fauteuil devant le vieil ordinateur fixe. En fouillant dans les relevés, il remarque que certaines essences sortent de plus en plus tôt. "C'est deux mois de différence comparé au début des relevés il y a sept ans", détaille-t-il. Avec toutes ces informations, il peut suivre à la trace les évolutions au fil des années avec le dérèglement climatique.

Les relevés des jardiniers du pollinarium de Lanmary permettent de se rendre compte du dérèglement climatique.
Les relevés des jardiniers du pollinarium de Lanmary permettent de se rendre compte du dérèglement climatique. © Radio France - Matthieu Bonhoure

"C'est flagrant, abonde Bruno au milieu des plantes. On le voit lorsque l'on fait nos relevés, tout est en avance, mais ça dure aussi plus longtemps." Certaines essences continuent de polliniser jusqu'au mois de novembre désormais, avec les premières qui apparaissent dès le mois de janvier. La période est de plus en plus longue. "Ça sera toute l'année le pollen, bientôt, j'en suis certain", développe ce jardinier.

Témoins du dérèglement climatique

Un changement majeur alors que l'Organisation mondiale de la Santé affirme que 50% de la population sera allergique d'ici à 2050. Cette hausse est notamment liée à la pollution atmosphérique, comme le précise Elsa Lozes, allergologue à Périgueux. "Le pollen se fragmente plus avec la pollution et donc il pénètre plus loin dans les bronches, et cette pollution entraîne aussi une inflammation des voies aériennes qui fait que le pollen pénètre encore plus, détaille-t-elle. Tous ces mécanismes amènent à une hausse du nombre de personnes allergiques."

Le travail du pollinarium permet de montrer tous ces changements, même pour Ludovic Lardant, jardinier qui est arrivé ici il y a quelques mois. "Si on est pas sensibilisés, on ne se rend pas compte, dit-il à propos du dérèglement climatique. Ça nous permet de mettre des mots et on arrive à expliquer ces changements climatiques qui amènent à de grands changements de la végétation." Il confie également avoir une forme d'inquiétude sur l'avenir du climat depuis qu'il est au cœur de ces bouleversements.

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