Immeuble de 14 étages, 8.000 habitants supplémentaires, la modification du PLU fait débat à Lattes

Un collectif de riverains de Boirargues conteste la modification du Plan local d'urbanisme (PLU) proposé par le maire de Lattes. Les habitants contestent le projet, qui s'inscrit dans Ode à la Mer, sur plusieurs points : la construction d'une tour de 14 étages, l'arrivée de 8.000 habitants dans le secteur, et un manque de concertation. L'enquête publique s'est achevée à la mi-février et le commissaire-enquêteur doit rendre son avis d'ici le 11 mars. Sur tous les points, le maire, Cyril Meunier, apporte la contradiction.

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8.000 habitants supplémentaires "d'ici 30 ans" précise le maire

L'un des principaux griefs de l'opposition envers ce projet concerne l'accroissement soudain de population dans un secteur restreint. "Nous allons avoir 8.000 habitants en plus dans un rayon de 500 mètres autour du tramway de Boirargues. C'est trois fois la population de ce quartier et la moitié de celle de Lattes. C'est beaucoup trop", lance Paul Chiambaretto, l'un des membres du collectif "Bien vivre à Boirargues" et riverain depuis 2017. Au total, 3.500 habitations vont être construites.

Le maire confirme, mais sur le délai, il répond sèchement : "C'est totalement fantasmagorique de faire croire aux gens qu'on va installer 8.000 habitants de plus sur Lattes aussi rapidement. Cela va se faire d'ici 30 ans, le temps que l'on trouve des accords avec les propriétaires des commerces. On n'y est pas arrivé." Il précise par ailleurs que la commune arrête de consommer des terres agricoles et qu'il va interdire les créations de logements dans les lotissements de Lattes et Boirargues.

La tour de 14 étages, une verrue ?

Si la population augmente, c'est parce que les bâtiments vont tutoyer les sommets et l'urbanisme se verticaliser. Dans le viseur des opposants, la construction d'une tour de 14 étages. "Cette zone est constructible à R+3 et on va la faire passer à R+10 voire R+14. C'est beaucoup trop haut et pas du tout en adéquation avec le quartier tel qu'il est conçu. On n'est pas opposé à une évolution du quartier, on pense qu'il en a besoin, mais pas autant. On demande d'être raisonnable dans le débat", déplore Paul Chiambaretto qui n'hésite pas à parler de "verrue qui n'a rien à faire là".

Cyril Meunier répond en opposant des contre-exemples : "Quand je parle avec des opposants, je leur demande s'ils considèrent que l'Arbre blanc, à Montpellier, est une tour. On me répond que non alors que ça fait 17 étages. Même chose pour la tour de la gare Saint-Roch. Je crois qu'il faut regarder l'objet architectural." Et de rappeler que quand les opposants sont venus lors des réunions d'information, "certains ont finalement demandé la date de commercialisation des appartements. Je respecte les gens qui ont peur de la verticalité mais je leur rappelle que c'est le long de l'avenue Georges Frêche et pas dans les lotissements".

Sur le manque de concertation, l'édile assure avoir organisé deux réunions d'information (juillet 2022 et printemps 2023) au cours desquelles il a débattu avec les opposants. "C'est comme dans tout débat : quand t'en sors et que ton opinion a été retenue, tu considères qu'il y a eu une concertation. À l'inverse, tu dis que la concertation n'a pas eu lieu", glisse-t-il. Le collectif "Bien vivre à Boirargues" affiche pourtant les résultats d'un sondage lancé par la municipalité. Selon le maire, 119 personnes se sont montrées favorables et 118 ont fait part de leur désapprobation. Les riverains assurent que cela est faux et que leur comptage fait état d'un refus de la part de deux tiers des riverains exprimés.