Hercule, Artémis, James : les pygargues choisissent la Brenne, des décennies après leur disparition

Vous les voyez sûrement quand vous vous promenez en Brenne : les pygargues à queue blanche font leur retour en France. Le pygargue européen a disparu de France dans les années 60 et fait son grand retour dans le pays depuis une dizaine d'année. Depuis, l'espèce est observée de près par l'association Indre Nature. Sur son téléphone, Thomas Chatton, chargé de mission à Indre Nature, fait défiler des photos de pygargues, prises en Brenne. "C'est sorte de gros aigle, un des plus grands d'Europe, qui peut mesurer jusqu'à 2,40 m d'envergure et peser entre 4 et 5 kg." Il est surtout reconnaissable à son bec jaune, à ses serres acérées et à sa queue blanche, qui le distingue de son voisin américain, connu pour être le symbole des États-Unis, qui lui a la tête blanche.

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On ne peut donc pas le manquer quand on observe le ciel depuis les étangs de la Brenne, où un couple de pygargues est souvent de passage depuis une dizaine d'années. "L'espèce est revenue en Brenne à la fin des années 90, on va dire de temps en temps l'hiver, explique Thomas Chatton. D'année en année, on avait plusieurs individus avec des séjours plus longs et à partir de 2010, on a eu un jeune mâle qu'on a prénommé Hercule, qui est venu passer son été là et après il est resté."

Une région favorable grâce à ses 3.000 étangs

Après Hercule, un deuxième couple de pygargue a choisi la région pour passer l'hiver. "La région est très favorable à cette espèce-là, c'est une région d'étangs, plus de 3.000 étangs. Il y a aussi des forêts, des bois, des pins que l'espèce affectionne pour installer ses nid." Il est suivi par Indre Nature, dans le cadre d'un plan régional. Les oiseaux sont bagués et équipés d'une balise GPS qui fonctionne à l'aide d'un tout petit panneau solaire. Elle permet de suivre leurs mouvements, à l'image de James. "Il a été faire un tour vers la Charente-Maritime, détaille le chargé de mission à Indre Nature. Après, il est revenu et il est reparti en Indre-et-Loire, dans le Loir-et-Cher, dans le Cher pour arriver en septembre dans une autre région d'étangs, la Dombes, dans l'Ain."

On compte désormais une quinzaine de pygargues dans tout le pays, la plupart en Lorraine. "Il y a trois couples de pygargues en Lorraine. Une partie de ces jeunes-là vient passer l'hiver ou quelques semaines, jours en Brenne. Un individu, Artémis, né en 2022 en Lorraine, a passé deux hivers consécutifs en Brenne, il est toujours là à l'heure actuelle."