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EN IMAGES - De retour du Canada, un pompier de Saint-Herblain raconte les mégafeux

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Plus de 10 millions d'hectares de forêt ont déjà brûlé au Canada. Le caporal Pierre Béziaud du SDIS 44 à Saint-Herblain, près de Nantes, a fait partie du second détachement de sapeurs-pompiers venus en aide aux canadiens. Il est rentré il y a une dizaine de jours et raconte son expérience.

Le caporal Pierre Béziaud du SDIS 44 à Saint-Herblain a fait partie du second détachement de sapeurs-pompiers envoyé au Canada. Le caporal Pierre Béziaud du SDIS 44 à Saint-Herblain a fait partie du second détachement de sapeurs-pompiers envoyé au Canada.
Le caporal Pierre Béziaud du SDIS 44 à Saint-Herblain a fait partie du second détachement de sapeurs-pompiers envoyé au Canada. - Pierre Béziaud

Le Caporal Pierre Beziaud, sapeur-pompier professionnel au SDIS 44, à Saint-Herblain, est rentré il y a une dizaine de jours du Québec. Il a fait partie du second détachement de 120 sapeurs-pompiers de la Sécurité civile projeté le 28 juin pour lutter contre les feux de forêt au Canada. Jusqu'au 19 juillet, il est intervenu aux côtés des services d’incendie québécois auprès desquels il a appris à manier des feux différemment. Entretien.

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On parle de "mégafeux" concernant ces feux de forêt qui ravagent le Canada. Qu'est-ce qui vous a impressionné ?

Caporal Pierre Beziaud : "Ce qui me vient directement à l'esprit, c'est la grandeur du territoire. Ce côté où, si un départ de feu est détecté, le temps d'aller sur place, le feu sera déjà beaucoup trop étendu. En plus ils ont une multitude de départs de feux un peu partout. C'est des fronts de flammes qui font des kilomètres et des kilomètres. Je n'ai jamais traité des feux de cette ampleur. Les forêts qu'ils ont là-bas ressemblent un petit peu à celles des Landes, mais en beaucoup plus sauvage. Pour se rendre compte de l'intensité des feux qui brûlent là-bas en ce moment, il faut se dire qu'ils vont avoir, à leur échelle, la même saison qu'on a pu avoir en France l'an dernier."

Photo prise par le caporal Pierre Béziaud, de retour des méga-feux au Canada
Photo prise par le caporal Pierre Béziaud, de retour des méga-feux au Canada - Pierre Béziaud

Vous êtes-vous porté volontaire ?

"Oui tout à fait. J’ai fait partie du deuxième détachement. Un premier détachement a eu lieu autour du 10 juin. Il y avait des demandes de relais pour compléter les missions qui étaient encore importantes sur place. Donc on a demandé des volontaires quelques jours avant la date de départ, ce qui a limité le nombre de personnes à vouloir postuler."

Pour quelles raisons avoir postulé ?

"Parce que l'année dernière on était content d'avoir de la relève. Comme on l'a vu, on avait énormément d'interventions sur les feux d'espaces naturels en France. Cette année pour l'instant c'est plus calme, mais d'autres sont confrontés à ça. Je trouvais ça normal d'aller assister d'autre pays."

Avez-vous été sélectionné pour vos compétences ?

"Je n'ai pas de compétences particulières. Il y a forcément des gens spécialisés. Ils ont fait venir des dronistes, des spécialistes en feu tactique pour faire des contre-feux, mais la plupart des pompiers du détachement étaient comme moi des spécialistes de feu de forêt, du niveau 1 au niveau 5. Moi, je suis niveau 1."

En quoi a consisté votre mission ?

"L’idée c'était d'aller sur les feux qui ont déjà eu lieu, avec des traitements de lisière pour éviter qu'ils reprennent. On est sur des zones où il y a un mètre de tourbe, tout l'humus qu'il y a sur le sol est beaucoup plus important que ce qu'il y a en France. Et donc les risques de reprise sont beaucoup plus importants. Il fallait vraiment traiter ces zones-là et vu le nombre de feux sur place, ils [NDLR Les Canadiens]  ne pouvaient pas tout faire."

"Ils nous ont enseigné des tactiques à eux"

Justement, qu'est ce qui est différent par rapport à la France ?

"On ne peut pas du tout appliquer les méthodes françaises, c'est beaucoup trop grand. On mettrait beaucoup trop de temps à mettre en place une tactique. Ce qui va être fait en France, on peut le voir à la télé. Des colonnes de camions sont mises en place pour former des lignes d'arrêt. Quand le feu va progresser dans une direction, on a les moyens suffisants pour l'arrêter. Mais là-bas, c'est tout une autre tactique, parce que le feu n'est pas arrêtable. Donc les Canadiens le laissent passer. Ils essaient de l'orienter avec un travail de bûcheronnage, pour éviter qu'il aille aux endroits critiques. Puis ils laissent brûler. Dans les différences, il faut dire aussi qu'ils ont beaucoup moins d'habitations à protéger, seulement quelques villages autochtones."

Une délégation française a été dépêchée au Canada
Une délégation française a été dépêchée au Canada - Pierre Béziaud

Ces derniers temps il y a des feux en Algérie, en Grèce. Vous seriez prêt à retourner sur d'autres missions?

"Aujourd'hui on a envie d'essayer d'aller aider un peu tout le monde et donner de notre temps. Mais en France, en caserne, on a aussi d'autres responsabilités que les feux de forêt. C'est bien de pouvoir se détacher, mais il faut aussi assurer les interventions chez nous. C'est pour ça que c'est bien qu'il y ait des relais entre les départements mis en place par la direction générale de la sécurité civile. Moi je serai prêt à y aller. De même que d'autres collègues."

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