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COP28 : un accord "historique" pour une "transition" hors des énergies fossiles, approuvé par le monde entier

Par
  • France Bleu

Les pays du monde entier ont approuvé mercredi par consensus à la COP28 une décision appelant à une "transition" vers l'abandon des énergies fossiles, pour la première fois dans l'histoire des conférences sur le climat de l'ONU.

Sultan Ahmed Al Jaber (au centre) applaudit l'accord trouvé sur un appel à la "transition" hors des énergies fossiles Sultan Ahmed Al Jaber (au centre) applaudit l'accord trouvé sur un appel à la "transition" hors des énergies fossiles
Sultan Ahmed Al Jaber (au centre) applaudit l'accord trouvé sur un appel à la "transition" hors des énergies fossiles © AFP - Giuseppe CACACE

Après une nuit de prolongation à la COP28 à Dubaï, les pays du monde entier ont approuvé ce mercredi matin un appel historique à une "transition" hors des énergies fossiles. Un texte inédit qui mentionne pour la première fois dans l'histoire des conférences sur le climat des Nations unies toutes les énergies fossiles, largement responsables du changement climatique.

L'accord, issu de douloureuses négociations, a été adopté par consensus à Dubaï, aucune voix ne s'élevant parmi les quelque 200 nations représentées en séance plénière avant le coup de maillet entérinant son adoption, saluée par de longs applaudissements.

Accord "historique" et "victoire du multilatéralisme"

Sultan Al Jaber, président émirati de la COP28, a salué une décision "historique pour accélérer l'action climatique".

Le texte, dont chaque mot a été négocié par les Émiratis, appelle à "transitionner hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d'une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l'action dans cette décennie cruciale, afin d'atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques". L'appel à accélérer l'action dès la décennie en cours était une exigence de l'Union européenne et de nombreux autres pays.

Emmanuel Macron a pour sa part salué "une étape importante" qui "engage le monde dans une transition sans énergies fossiles", tout en appelant à "accélérer" la lutte contre le réchauffement de la planète. Le chef de l'État s'est également félicité du "rôle-clé du nucléaire", "une première" défendue par la France, parallèlement à la nécessité d'un triplement des énergies renouvelables.

Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a salué " une victoire du multilatéralisme et de la diplomatie climatique ". La ministre parle d'un "bon accord" mais pas d'un accord historique, comme a pu le faire le Danemark par exemple.

"Transition" et non pas "sortie" des énergies fossiles

En choisissant le terme de "transitioning away" ("transitionner hors de", "s'éloigner", "abandonner" selon les traductions possibles en français), le texte ne parle plus de "phase-out" ("sortie") du pétrole, du gaz et du charbon, un terme devenu depuis des mois la bannière derrière laquelle se rangeaient plus d'une centaine de pays et des milliers d'ONG.

Un seul pays pouvait objecter à l'adoption d'une décision à la COP, selon les règles de l'ONU Climat, et une possible objection de dernière minute de l'Arabie saoudite ou de l'Inde rendait nerveux les observateurs.

Un accord "quasiment historique" et "ambitieux" pour un auteur du GIEC

Invité à réagir mercredi sur France Inter, François Gemenne, spécialiste du climat et auteur principal pour le sixième rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), a salué un accord "quasiment historique" et "ambitieux" à la COP28.

"Il ne faut pas galvauder les mots, c'est quasiment historique. On dessine quand même un futur largement décarboné pour les énergies fossiles. Je pense que peu auraient parié sur un accord aussi ambitieux", a-t-il réagi. "Indéniablement, il y a encore toute une série de points faibles dans l'accord", a tempéré François Gemenne. "Cela étant, regardons d'où l'on vient, regardons le compromis qui est assez historique. Rendons-nous compte qu'on est ici aux Émirats arabes unis et qu'on va acter la sortie des énergies fossiles. C'est comme si la France renonçait au cinéma et à la gastronomie !", a-t-il poursuivi.

"En termes de diplomatie pure, c'est quand même un tour de force d'avoir réussi à rassembler l'ensemble des pays, y compris les pays en guerre, sur une trajectoire pour l'avenir post-fossile, et c'est vraiment important", a ajouté François Gemenne.

Maintenir le réchauffement de la planète sous 1,5°C

Le texte contient aussi de multiples appels liés à l'énergie. Il vise le triplement des capacités d'énergies renouvelables et le doublement du rythme d'amélioration de l'efficacité énergétique d'ici 2030. L'accord incite aussi à accélérer le développement des technologies "zéro carbone" et "bas carbone", dont le nucléaire et l'hydrogène.

L'enjeu est immense : tenter de maintenir le cap d'1.5°C de réchauffement de la planète à l'horizon 2100, conformément à l'Accord de Paris de 2015. Selon une étude du Global Carbon Project, il y a une chance sur deux pour que la planète atteigne ce seuil d'ici seulement sept ans.

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