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30.000 poissons perdus : des pêcheurs portent plainte après une pollution de la Têt

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Des mousses marron nauséabondes stagnent sur le fleuve de la Têt dans les montagnes des Pyrénées-Orientales. Le rejet des eaux usées du camping du Petit Canada, anciennement géré par la mairie de Mont-Louis, est mis en cause par les pêcheurs. La fédération de la pêche a porté plainte jeudi 17 août.

Le fleuve de la Têt pollué (Pyrénées-Orientales, août 2023) Le fleuve de la Têt pollué (Pyrénées-Orientales, août 2023)
Le fleuve de la Têt pollué (Pyrénées-Orientales, août 2023) - © Fédération de pêche 66

Des mousses marron nauséabondes stagnent sur le fleuve de la Têt, dans les montagnes des Pyrénées-Orientales. D'abord visibles en Capcir depuis le 5 août dernier, ces mousses sont désormais visibles dans le pays de Conflent.

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Des analyses sont en cours, mais ce n'est pas la première fois que cela arrive. Des relevés antérieurs faisaient état d'une concentration importante en matières fécales ces dernières années. Le rejet des eaux usées du camping du Petit Canada, anciennement géré par la mairie de Mont Louis, est mis en cause par les pêcheurs. La fédération de la pêche a porté plainte ce jeudi 17 août.

Pour Marc Ribot, président de l'Association agréée de pêche et de protection des milieux aquatiques de Font-Romeu, l'AAPPMA, et administrateur de la Fédération de pêche il n'y a aucun doute sur le dysfonctionnement de la station d'épuration du camping du Petit Canada, anciennement géré par la mairie de Mont-Louis : "Manifestement, ce sont les rejets de la station d'épuration du camping, qui est totalement obsolète et qui ne fonctionne pas suffisamment."

Le propriétaire du camping du Petit Canada, Max Massot, se défend et évoque des attaques et des propos diffamatoires : "C'est une station qui fonctionne tout à fait normalement. C'est juste que les rejets sont traités, mais pas de qualité suffisante par rapport aux normes d'aujourd'hui. Ce n'est en aucun cas une pollution exceptionnelle. Un huissier est même venu constater, le 10 août, la présence de ces mousses marrons en amont du camping. On est probablement contributeur car on accueille beaucoup de monde, mais nous ne somme pas les seuls à devoir être pointés du doigt."

L'ONF, propriétaire du terrain sur lequel est installé le camping, dément tout rejet d'eaux usées dans la Têt. Elle parle "d'aberration". Le maire de la Llagonne, Jean-Pierre Astruch, lui aussi attend les résultats des analyses et de l'enquête en cours.

Une histoire de pollution qui fait réagir

Le long de la Têt cette histoire de pollution fait beaucoup réagir. D'autant plus que jeudi 17 août, une vidange a été faite. Les eaux stagnantes et mousseuses jusqu'alors retenue par le barrage de la Salite se sont répandues dans la Têt. C'est toujours le cas, il n'y a actuellement plus de retenue d'eau.

Nicolas Crouilles est pisciculteur et a perdu 30.000 poissons en quelques jours dans son élevage à Serdinya : "On a mis trois jours à voir les symptômes, à voir la mortalité, mais on sait très bien que c'est lié à ça. On a des photos qui montrent bien les mêmes mousses que l'on voit sur les bassins en amont. Donc en fait, vu qu'ils ont tout vidangé. Forcément on a tout reçu, donc c'est catastrophique."

Nicolas Crouilles évalue déjà la perte à 70.000 euros. Ce sont 15 tonnes de poissons qu'il ne pourra pas produire l'an prochain. Et il n'est pas le seul impacté. À Bolquère, le maire Henri Baudet a dû prendre des arrêtés interdisant la pêche et la baignade : "Il y avait des effluents pestilentiels. J'ai demandé au maire de la Llagonne de prendre des mesures pour qu'il fasse cesser cette pollution. C'est un tort pour l'environnement parce que franchement, ce n'est pas normal que la station d'épuration continue à déverser dans le fleuve tous les déchets du camping. Personne ne ferme le camping. Chez moi, j'aurais pris un arrêté pour le faire fermer."

Le maire de La Llagonne, Jean-Pierre Astruch, ne comprend pas la polémique. Il rappelle que tout est fait dans les règles. Les actuels propriétaires ont eu le droit d'ouvrir le camping du Petit Canada, en l'état. Ils ont jusqu'à 2024 pour rénover la station d'épuration et ont entrepris les démarches pour que des travaux commencent à l'automne 2023.

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